Andre Gerin, un réctionnaire nationaliste au PCF: une surprise ?

Andre Gerin, un temps candidat aux “primaires” du PCF (l’expression est a la mode…)

Nous livre sa position sur “l’immigration”. Pour cet ancien maire de Vénissieux de 1985 à 2009 et  député de la 14e  circonscription du Rhône depuis 1993:

  

« La gauche a abandonné ces quartiers ; elle a abandonné les classes populaires, sa jeunesse. C’est donc l’abandon de notre culture, de notre identité de nos racines de nos valeurs fondamentales. La gauche a épousé les thèses du grand patronat avec ce discours irresponsable où il faudrait régulariser tous les sans-papiers, elle prône l’immigration comme le demandent Laurence Parisot et Christine Lagarde pour une main d’œuvre à bon marché. Non, l’immigration n’est pas une chance pour la France. C’est un mensonge entretenu depuis 30 ans. Oui c’est une chance pour le capitalisme financier, pour diviser, pour exploiter, pour généraliser l’insécurité sociale, exclure, ghettoïser des millions de familles et de jeunes français de la vie sociale et politique. » http://www.blogandregerin.fr/2011_06/110620.html

Ça rappelle aussi le “produisons français” du PCF des années 80, mot d’ordre récemment repris par le groupuscule fasciste 3e Voie dans un autocollant.
Face a la crise, les thématiques nationale-sociale vont surement se multiplier. Ça incite a se souvenir qu’une bonne partie des forces du fascisme français lui sont venue des organisations de gauches, dans les années 30 ( PPF de Doriot issu du PCF de St DenisRNP de Marcel Déat issu en partie du courant Néo-Socialiste dans la SFIO…)

Déjà, dans un torchon publié en 2006 ( Les ghettos de la République , Les quatre chemins,) André Gerin écrivait:
« Prenons le débat sur l’immi­gra­tion. Droite et gauche ont agi de la même façon depuis trente ans en noyant le pois­son ou en évitant de dire la réa­lité. On a refusé de reconnaî­tre que des dif­fé­ren­ces impor­tan­tes exis­taient dans les modes de vie, les cultu­res et les tra­di­tions entre le monde musul­man et la culture judéo-chré­tienne. Tout le monde s’est tu. Après avoir évoqué dans un dis­cours de 1991/1992 les fameu­ses « odeurs », Jacques Chirac a dû pra­ti­que­ment se renier et s’excu­ser d’avoir usé d’un tel terme. Cela lui a valu une cam­pa­gne de déni­gre­ment incroya­ble. Pourtant il n’avait dit que la vérité. Mais nous étions inca­pa­bles de l’enten­dre. »
La préface de cet ouvrage avait  a l’époque été assumée par le député UMP Eric Raoult, le « super collègue [de Gerin ] à l’Assemblée avec sa voix forte, ses paroles pures et dures et ses interventions solides ».

Rappellons que lors des émeutes de 2005 dans les banlieues françaises, Éric Raoult aura été le premier maire à instaurer le couvre-feu pour les mineurs dans sa ville du Raincy (pourtant épargnée par les émeutes), avant même que Dominique de Villepin n’annonce l’état d’urgence.

Depuis,en 2009,  les deux compères ont continué leur belle collaboration dans une “mission d’information sur le port du voile intégral” Présidée par André Gerin, avec pour rapporteur  UMP Eric Raoult… L’amitié, quoi.

3 comments

  1. “produisons français”, suffit d’y ajouter – c’est ce que faisaient les frontistes- “avec des français”…
    Une manifestation de plus de la convergence entre les gestionnaires, qui tels les pâtres, protègent Leur population, leur force de travail, leur élevage, à la fois clientèle, à la fois vivier.
    Ce qui un peu ridicule c’est aussi cette idéologie du préposé stanilophile : la gauche a abandonné les quartiers ouvriers, etc, ce qui est la cause de l’implantation des frontistes au sein des quartiers ouvriers, ou populaires. Mais la question est plus scabreuse car la perte de l’identité ouvrière, ou prolétarienne n’est pas due au désintérêt vis-à-vis de ce segment de la part de quelque gauche que ce soit; la perte de cette identité est aussi un résultat de la période des trente glorieuses (1945-1975) et aussi de la réussite de l’intégration d’une part du prolétariat dans les couches moyennes. La crise des années 60-70 et la restructuration qui a suivi a sonné le glas a toute possibilité d’affirmer la classe du travail comme dans le socialisme, c’est-à-dire d’affirmer le travail et donc l’identité ouvrière ou prolétarienne comme base, déjà là (partis, syndicats…associations, culture ouvrière) préfigurant la société socialiste, le communisme n’y étant plus.

  2. L’identité ouvrière dont tu parle, c’est justement l’idéologie d’une communauté du travail, “nous les gens qui produisons tout”. Face à un capital qui lui, vit du travail des ouvriers, en parasite.
    Elle se formule (évidemment) dans un système capitaliste, et sur une échelle nationale.
    Donc, elle se résume par la formule “nous les prolétaires français qui produisons toute la richesse nationale”, face au capital international.
    C’est sur cette base là, que se sont construit les grandes organisations ouvrières de la période précédente, dont le PCF.
    Ensuite, pour aller jusqu’à défendre “nous les français” face a l’étranger, et lutter contre un capital “cosmopolite” il n’y a parfois besoin que d’un coup de pouce, en particulier chez certains politicards opportunistes.

    Mais, même sans aller jusque là, la perspective des révolutions, et des organisations socialistes, ce n’est pas le communisme. C’est gérer le mieux possible la société capitaliste. Avec ses frontières, ses monnaies, et ses Etats.

    A ce sujet, on va faire un billet, bientôt, sur les perspectives de cet “anticapitalisme européen”, qui va du KKE grec au NPA français et qui défend une stratégie de nationalisation des banques etc etc.

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