Comme promis depuis des mois un premier plan d’austérité a été annoncé en grande pompe la semaine dernière. Détaillons un peu l’ampleur du schmilblick ainsi que les diverses mesures.
Commençons par la mesure la plus martelée dans les médias : la taxe sur les hauts revenus gagnants plus de 500 000€ par an. Visant à faire office d’arbre cachant la forêt, ces 3% qui seront prélevés sur les plus haut revenus est en réalité un authentique canular médiatique. Cette mesurette ne représente tout juste qu’une paille symbolique pour les concernés et ne permettra à l’État de ne récupérer que 200 millions d’euros.
Ensuite l’augmentation des diverses taxes sur la consommation : taxes sur l’alcool, les sodas et le tabac (paquet de Camel à 6,65€ en 2012). Là ça commence déjà à être plus impactant sur notre quotidien. Au moins pour une fois, l’argument de la santé n’est pas avancé pour se justifier. Il est assumé sans détour que l’augmentation des taxes sur ces produits c’est pour faire des thunes, l’hypocrisie et moins grande qu’a l’accoutumé.
Enfin la suppression de l’exonération d’une taxe spéciale sur certains contrats des mutuelles santés. Dit comme cela on a l’impression que ça ne nous concerne pas sauf que cela va rapidement faire augmenter les prix des mutuelles, poussant les plus précaires à résilier leurs contrats. De toute façon cela fait un moment que pour beaucoup, côté mutuelle c’est la CMU ou rien.
Passons les diverses réductions de niches fiscales qui ne nous concerneront jamais.
Bon faisons maintenant le total : Selon les calculs officiels cela devrait permettre de tenter de récupérer 11 milliards en 2012. Outre le fait que le coût de la mise en place des mesures risque d’avaler une bonne partie des thunes récupérés, le problème va bien plus loin que ça.
Comme expliqué ici [1], même si par miracle l’État arrive à récupérer les 11 milliards promis on est encore loin des 90 milliards nécessaires pour rentrer dans le budget 2012 et ce, sans même compter les futurs plans d’aide à l’Espagne, l’Italie ou la Grèce qui seront nécessaire.
Cette volonté d’équilibre du déficit public sera encore plus incontournable à partir de l’adoption de la fameuse « règle d’or » intégrant la nécessité de l’équilibre dans la constitution.
Bref, tout ça pour dire que ce petit plan d’austérité n’est que le premier d’une longue série et que les prochains seront, à coup sur beaucoup plus violents. La prochaine étape reste l’attaque directe des minimas sociaux, développer le travail gratuit en échange du RSA, suppression de la CMU, triplement des frais d’inscriptions universitaires, j’en passe et des meilleurs…
Certains commence déjà à tenter de nous préparer à la véritable austérité en ventant les mérites de «l’exemple argentin » [2] et en relativisant la gravité de l’impact du défaut de paiement sur les plus pauvres. Est-ce que cela veux dire que dans quelques années en France le taux de pauvreté atteindra les 57%, le taux de chômage 23% et que nous n’auront plus le droit de retirer plus de 200 euros par semaine, comme lors de la crise Argentine en 2001 ?
La question mérite d’être posée…
Un scénario argentin en Europe
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