C’est la merde sur les marchés financiers : Le cours des actions des banques françaises continuent de dégringoler et plus dur sera l’atterrissage. Le défaut de paiement de la Grèce arrive et cela se ressent terriblement.
La Grèce n’a pas la possibilité d’atteindre les engagements budgétaires qu’elle a prise en échange du dernier plan de sauvetage européen et les capitalistes commencent à s’en rendre compte. Elle a même tenté un dernier coup pour rassurer les marchés en annonçant hier un énième plan d’austérité de 2 milliards de plus mais rien n’y fait. Le gouvernement à annoncé que le pays serait à court d’argent le mois prochain. Le défaut est là et le prolétariat grec va prendre encore plus cher et il ne sera pas le seul, cela risque de déclencher un incroyable effet domino.
Les banques françaises seront également durement touchées. En effet leurs investissements dans la dette grecques les ont rendus terriblement sensible sur le sujet et les diverses agences de notations (notamment Moody’s) risquent de baisser leurs notes dans les jours à venir.
Mais en quoi cette baisse de notation pourrait-elle remettre en question la zone euro ?
A cause du cours actuel des actions bancaires qui ont déjà perdus près de 60% de leurs valeurs en moins de 6 mois et qui risquent de perdre plus encore.
L’exemple de l’action du Crédit Agricole parle de lui-même autours des 12€ en mai elle a atteint les 4,65€ aujourd’hui.
Détaillons un peu les chiffres : Crédit Agricole possède en tout presque 1 600 milliards d’euros[1], seulement 68 milliards sont des fonds réels qu’elle possède : les fameux fonds propres. En cas de défaut de la Grèce elle serait obligée de passer une partie de ces fonds propres en provision, c’est-à-dire de mettre de côté l’argent réel qu’elle possède pour couvrir le non-paiement de la dette grecque.
Invariablement cela ferait donc baisser ces fonds propres et rendrait la banque beaucoup plus vulnérable aux crises à venir. Cela pousserait également l’action à tomber encore plus bas faisant s’écraser la valeur totale de l’ensemble des actions de la société en circulation (sa capitalisation), rapprochant la banque de la faillite.
Bien sur il n’est pas question pour les États de laisser une banque de cette taille faire faillite, ça serait une catastrophe pour l’ensemble des marchés mondiaux. En effet le Crédit Agricole est la seconde banque du monde en termes de chiffre d’affaire[2]. Le problème est qu’elle ne serait pas la seule à être dans la merde puisque que la Société générale, la BNP ou encore Dexia ou Natixis serait dans le même cas de figure. Plusieurs assureurs tels qu’AXA risquent aussi d’être gravement touchés par le déclenchement des assurances en cas de défaut de paiement (les fameux CDS).
Un plan massif d’aide et de recapitalisation des banques et assurances semble donc inéluctable de la part des états européens. Ce matin Besson à même annoncé que la « nationalisation des banques semblait prématuré » [3] laissant sous entendre que c’était tout de même prévu.
Le problème est que Berlin commence à en avoir marre. L’Allemagne approche des élections et les plans d’aides développant l’austérité sont l’assurance d’une défaite pour Merkel. Alors qu’ils trainent déjà les pieds sur le dernier plan d’aide à la Grèce, le plan de sauvetage des banques européennes risque d’être encore plus lourd pour Berlin.
Depuis aujourd’hui le gros mot à même été lâché par le ministre des finances allemand et la faillite ainsi que l’exclusion de la Grèce hors de la zone euro est à l’ordre du jour[4].
Dans tout les cas cela ne réglera pas le problème des banques et assurances européennes qui ont des investissements là bas. A savoir donc si Berlin serait prêt à assumer les plans d’aides successifs qui seront nécessaires pour les sauver. Rien n’est moins sûr et l’Allemagne pourrait avoir plus d’intérêts à court terme de sortir de la zone euro que de continuer à y participer. Faisant éclater l’ensemble de la zone euro, cette situation ferait également exploser l’inflation et précariserait d’autant plus nos conditions de vie.
Les prochains jours seront déterminants pour analyser la suite de la crise du système capitaliste et ses conséquences…
[1] http://www.boursorama.com/profil/profil_finance.phtml?symbole=1rPACA
[2] http://money.cnn.com/magazines/fortune/global500/2007/industries/192/1.html
[3] http://lexpansion.lexpress.fr/economie/besson-rejette-l-hypothese-d-une-nationalisation-des-banques_262188.html
[4] http://www.lepoint.fr/economie/l-allemagne-n-exclut-plus-une-faillite-de-la-grece-11-09-2011-1372092_28.php
(notamment Moody’s) risque de baisser leurs notes dans les jours à venir.
Dans ce cas : “risquent,” car il y en a beaucoup, des agences de notation, puis ça risque beaucoup au pluriel c’est Jump you suckers, comme sur le petit dessin.
Abat les classes, vive la communisation.
Totalement d’accords, à bas l’orthographe et vive le communisme. Et le plus vite possible …
“l’Allemagne pourrait avoir plus d’intérêts à court terme de sortir de la zone euro que de continuer à y participer” …
Je ne sais pas. En meme temps, l’économie Allemande est tirée par les exportations, en particulier en direction des pays de l’eurozone. Alors? Alors oui, en revanche, pour la grèce aujourd’hui, et le portugal, etc demain, (nous aprés demain) la situation est préoccupante, c’est le moins qu’on puisse dire: on se dirige tout droit vers un scénario argentin, comme on l’écrivait sur ce site il y a quelques mois: http://www.tantquil.net/2011/07/04/envisageons-serieusement-les-consequences-du-defaut-grec-un-scenario-argentin-en-europe-2/
En tout cas la plupart des économistes Américains en sont persuadés. Il suffit de zapper hier sur Bloomberg TV pour voir en boucle comme breaking news : “Germany will quit the Euro zone”.
Après c’est sûr que dans l’immédiat un possible sortie de l’euro zone serait préjudiciable au niveau de leur balance commerciale et devrait bloquer leur économie pendant une bonne année voir deux. C’est tout de même à voir si c’est pas mieux pour eux que de se taper une explosion de la dette à cause des multiples plan d’aide au banques et pays en difficultés. Surtout qu’avec la puissance du ‘bund’ (emprunt d’état allemand) qui deviens une valeur refuge, ils ont de quoi venir.
Finalement le truc le plus vraisemblable reste la création d’une sorte d’euro à deux niveaux. Un pour les pays fort (pays-bas, Allemagne) et un pour les pays qui sont dans la merde (dont bientôt la France).
Je sais pas trop comment ils vont se démerder pour réussir à faire mais c’est plutôt drôle de les voir se débattre alors qu’ils sont en train de couler.
Dans tout les cas ce qui est sur c’est que le prolétariat va prendre très cher côté austérité et qu’il faudra savoir résister en conséquence.