Liste des mesures des nombreux plans d’austérité au Portugal: une génération de galériens !

Alors que les services publics de transports en commun étaient perturbés hier matin au Portugal par une série de grèves partielles, pour protester contre les mesures d’austérité mises en œuvre dans le cadre du plan d’aide financière de l’UE et du FMI, nous commençons la publication d’une (longue) série d’articles, visant a dresser un panorama des politiques d’austérité en Europe. Ces articles seront remis a jour (espérons pas trop) régulièrement.

Nous allons nous efforcer au maximum de lister toutes les mesures d’austérité qui touchent le prolétariat.

Ces mesures sont autant d’attaques contre les prolos, camouflées derrière  des annonces bidons sur des mesures exceptionnelle en direction de la bourgeoisie: On en a rien a foutre de la cosmétique du pouvoir, et on va donc se concentrer sur l’important.

Nous n’indiquerons pas toutes les sources , il y en a trop: c’est tout simplement très difficile de compiler toutes ces données, les médias bourgeois ne s’étalant en général que très peu la dessus. Une liste de références tout de même en bas de page.

Si nous oublions des mesures, ou que certaines infos sont incorrectes, n’hésitez pas à nous le faire savoir dans les commentaires.

Listes des mesures des différents plans d’austérité (4 en 2 ans) , les Programmes de Stabilité et de Croissance (Programa de Estabilidade e Crescimento ou PEC):

Coût de la vie

Hausse de deux points de la TVA à 23 %

En particulier, hausse de la TVA (de 6% à 23%) sur le gaz et l’électricité en 2012

Hausse de 15 % des tarifs dans les transports publics

Salaires :

Dans la fonction publique :

Baisse de 27% du traitement des fonctionnaires, du fait de la baisse des traitements de base et de la suppression des bonus de Noël .

  • Gel du salaire des fonctionnaires sur 4 ans

  • Gel des retraites

  • suppression des 13e et 14e mois pour les fonctionnaires et les retraités aux revenus supérieurs à 1.000  euros

  • En 2005, l’âge de la retraite dans le secteur public était de 60 ans. Il a augmenté continuellement depuis et est maintenant fixé à 65 ans, avec une période de travail de 40 ans.

  • Non-Remplacement d’un départ en retraite sur
    deux.
  • Baisse de salaires d’une moyenne de 5 % des 500 000 fonctionnaires percevant un salaire supérieur à 1 550 euros par mois et des administrateurs d’entreprises publiques.

 Dans le secteur privé,

  • Augmentation de l’horaire de travail d’une demi-heure par jour.

  • Réduction de la durée et du montant des allocations-chômage

Divers

  • Réduction de 2% environ par an du nombre de fonctionnaires (le pays en compte actuellement 800 000 pour 10,6 millions d’habitants)

  • 97 000 personnes ont déjà perdues le droit au RSI (Revenu social d’insertion) dans les trois premiers mois de l’année. Le nombre de bénéficiaires du RSI est passé de 428 000 à 331 000

  • Réduction de 20 % des allocations du revenu social d’insertion (RSI)

  • 20% des étudiants (plus de 12 000) ont perdu leur droit à la bourse)

  • Plus de 13 000 enfants ont perdu la revalorisation des allocations familiales due à leur handicap 

  • Accélération du programme de privatisation qui portera sur une trentaine d’entreprises publiques ou parapubliques devant rapporter 5,5 milliards d’euros d’ici 2013. Il comprendra notamment la compagnie aérienne nationale TAP, Aéroports du Portugal (Ana), la poste CTT et un désengagement du capital du groupe électrique EDP, comme de Galp Energia (pétrole et gaz) et de REN (réseau électrique)

  • Fin des déductions fiscales sur l’Impôt sur le Revenu pour les dépenses de santé, d’éducation et de logement. Ainsi, pour un ménage du premier échelon (qui commence à 600 euros par mois), ce sont 100 euros de moins par an

Et c’est loin d’être fini :

“Nous devons faire plus, beaucoup plus que ce qui était initialement prévu”, a reconnu le premier ministre, estimant que le Portugal vit actuellement “un moment d’urgence nationale”. L’année prochaine “le processus d’ajustement devra être plus profond et comprendre des mesures plus exigeantes”, a-t-il prévenu.

Éléments de contexte : du coté du pouvoir…

mars 2010: le gouvernement annonce un programme de stabilité et de croissance (PEC) pour ramener le déficit sous la barre des 3% d’ici 2013 et d’amorcer une réduction de la dette (76,6% du PIB): gel des salaires des fonctionnaires, diminution des aides sociales, report d’investissements publics et vaste plan de privatisations.

mars 2011: le Premier ministre José Socrates démissionne après le rejet de son quatrième programme d’austérité.

octobre 2011: le gouvernement de Pedro Passos Coelho présente un budget 2012 d’austérité renforcée, prévoyant notamment la suppression des 13e et 14e mois pour les fonctionnaires et les retraités aux revenus supérieurs à 1.000 euros, ainsi que l’augmentation de l’horaire de travail dans le secteur privé.

Un article plus complet portera sur les résistances du prolétariat a cette immense claque sociale. Soulignons juste que c’est au Portugal qu’est né le mouvement « indignés », ils se surnomment « génération rasca » littéralement « génération dans la merde ». Et que de nombreuses grèves sectorielles se sont succédées, particulièrement ces dernières semaines. Il y a eu aussi quelques journées de grèves générales, rares dans ce pays. Les deux principales confédérations syndicales ont appelé une nouvelle grève générale le 24 novembre prochain.

Informations générales et chiffres :

PIB (2010) :175 milliards d’euros

Population : 10.707.924 habitants (est. juillet 2009)

Taux de croissance (2011) : -1,9 % (estimation 2012 : – 2,8%)

Taux de chômage (2011) : 11,1 % (estimation 2012 : 13,4%)

Taux d’inflation (2010) : -0,8 %

Dette publique (2010) : 100,8 % du PIB ; prévision : 106,8 % en 2013

Déficit Public(2010) : -9,1 % du PIB ; objectif 2011 : – 5,9% (1er semestre 2011 : – 8,3%) ; objectif 2012 : – 4,5%

Déficit commercial du Portugal en 2011 : – 8,7 Mds € (en baissse de 15% par rapport à 2010)

 

Liste de sources

http://www.touteleurope.eu/fr/actions/economie/euro/presentation/comparatif-l-austerite-en-europe.html

http://www.ladocumentationfrancaise.fr/spip/IMG/pdf_359-couderc.pdf

http://www.lefigaro.fr/conjoncture/2011/08/15/04016-20110815ARTFIG00208-tour-d-europe-des-plans-d-austerite.php

http://www.etuc.org/a/7919

http://www.diplomatie.gouv.fr/fr/pays-zones-geo_833/portugal_201/presentation-du-portugal_1417/index.html

 

 

3 comments

  1. Ces mesures sont autant d’attaques contre les prolos, camouflées derrière des annonces bidons sur des mesures exceptionnelle en direction de la bourgeoisie: On en a rien a foutre de la cosmétique du pouvoir, et on va donc se concentrer sur l’important.

    Pas d’accord : il ne s’agit pas de camouflage. Ce sont des mesures étatiques pour tenter de restaurer la profitabilité, et des secteurs bourgeois/capitalistes sont et seront de plus en plus (peut-être) mis à contribution: il y a aussi une lutte entre diverses fractions des exploiteurs, c’est l’état qui repédsente ces rapports de forces et qui arbitre, je vois ça comme ça.
    N’empêche que la réthorique de “tout le monde est mis à contribution”, “sacrifice partagé”, etc…bien sûr c’est du mensonge ( moitié-vrai, moitié-faux), et, pour nous c’est plutôt marrant (faut bien rire) de voir les représentants des lobbies du bâtiment ou des banques pleurer à cause de l’augmentation des taxes, pour sûr. on rit jaune, faute de rire noir.
    Salutations à deux balles :

  2. Les secteurs bourgeois, capitalistes ne sont quasiment pas mis a contribution. Il y a de très légères augmentations d’impôts “exceptionnelles” , mais les riches paient de toutes façons peu d’impôts: ils ont des comptables, et des placements.
    Il s’agit d’un ajustement structurel, d’une attaque massive contre le prolétariat. Que cette attaque permette de restaurer le profit, ça c’est autre chose: dans l’état actuel des choses, la réponse est non. Rien ne le permet. Et rien ne permet de croire que les “solutions” a la crise d’un point de vue bourgeois, seront de taxer/discipliner/mettre a contribution les capitalistes: a la limite, peut etre dans la périphérie, ( Grèce, portugal, bien que pour l’instant ce ne soit pas le cas) ou il s’agirait alors de faire place nette au capital des pays du centre (Allemagne, France…) Mais on ne peut l’affirmer: pour l’instant , il s’agit essentiellement du prolétariat, et le capital tend a l’écraser, ce qui contribue a sa crise.
    Les représentants des banques etc pleurent car crier avant d’être touché est une bonne stratégie pour ne pas l’être. Comme lorsque les banquiers se plaignent de devoir revendre leur titres d’emprunts grec a 50% alors qu’ils se négocient a 40% sur les marchés… En fait, ils y gagnent.

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