Ça y est, Berlusconi a été démissionné. La facilité avec laquelle la bourgeoisie modifie a volonté les dirigeants est tout de même a souligner. Il aura suffit de quelques mois pour virer un bonhomme qui s’accrochait au pouvoir depuis des années, indifférent a toutes les protestations du prolétariat. Rien d’étonnant bien sur dans tout ça. Il s’agit aujourd’hui pour le capital d’être efficace, au moins a très court terme, et Berlusconi ne l’est plus.
On pouvait même lire qu’à lui tout seul, il coûtait 1 point d’intérêt en plus a la dette italienne par an , soit près de 2, 4 milliards d’euro !
Le départ de Berlusconi, comme les élections qui finiront par suivre, vont pouvoir laisser le champ libre a de nouvelles vagues d’austérité. En attendant, un point sur les attaques contre le prolétariat en Italie, alors qu’un nouveau plan vient tout juste d’être voté.
L’austérité succède a l’austérité, les élections passent et des mesures toujours plus dures sont prises. Elles visent à réduire le prix de la force de travail, à faire baisser les salaires directs et indirects.
Quels sont les détails de ces mesures ? Il est difficile dans la presse bourgeoise de trouver réponse a cette question, les approximations sont de règle, on parle vaguement de baisses, évoque ça et là divers aspect des plans sans les détailler. Il est plus important du point de vue de cette presse de revenir sur les réactions des marchés, et c’est normal.
Quand à nous, nous lançons la publication d’un panorama international des mesures d’austérité contre le prolétariat, pays par pays.
Ces mesures sont autant d’attaques contre les prolos, camouflées derrière des annonces bidons sur des mesures exceptionnelles en direction de la bourgeoisie: On en a rien a foutre de la cosmétique du pouvoir, et on va donc se concentrer sur l’important.
Nous n’indiquerons pas toutes les sources , il y en a trop: c’est tout simplement très difficile de compiler toutes ces données, les médias bourgeois ne s’étalant en général que très peu la dessus. Une liste de références tout de même en bas de page.
Si nous oublions des mesures, ou que certaines infos sont incorrectes, n’hésitez pas à nous le faire savoir dans les commentaires.
Listes des mesures :
Coût de la vie :
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Hausse d’un point de la TVA de 20 à 21%
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Introduction de péages pour certaines liaisons par autoroute.
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Augmentations de impôts locaux du fait d’une l’amputation de 9,5 milliards d’euros des transferts aux collectivités locales .
Fonction publique:
- Les fonctionnaires pourront être mutés ou mis en disponibilité durant deux ans avec une indemnité d’environ 80% de leur salaire, et ce dans les administrations dont les effectifs sont en excédent.
Salaires :
Dans la fonction publique :
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Gel sur 3 ans du salaire des fonctionnaires
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À partir du 1er janvier 2013, l’âge de la retraite pour les fonctionnaires féminines est porté à 65 ans. D’autres augmentations de l’âge de la retraite sont prévues à partir de janvier 2015. Il est prévu d’augmenter encore l’âge de la retraite dès le 1er janvier 2019, puis de nouveau tous les trois ans.
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Réduction des subventions aux collectivités locales
Dans le privé :
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Augmentation de l‘âge du départ à la retraite pour les femmes travaillant dans le privé : de 60 ans à 65 ans et ce dès 2014
- L’âge de départ en retraite dans le cadre des “pensions de vieillesse” augmentera à 67 ans, contre 65 ans actuellement.
Privatisations:
- Les collectivités locales devront ouvrir les services publics locaux comme l’énergie, les transports, l’eau, et le traitement des déchets déchets à la concurrence et réduire leur participation dans les sociétés gérant ces services.
- L’État devra vendre une grande partie de ses possessions immobilières.
Conditions d’exploitation:
- L’apprentissage, le temps partiel et le télétravail sont favorisés par incitation fiscale. Les ordres professionnels seront réformés et les tarifs minimums abolis.
- Dans un second temps, le gouvernement promet aux patrons Italiens des mesures visant à faciliter les licenciements.
Éléments de contexte : du coté du pouvoir…
Juillet 2010: le Parlement adopte un premier plan d’austérité de 25 milliards d’euros pour 2011-2012, comprenant une série de coupes budgétaires, le gel des salaires des fonctionnaires, une réduction du train de vie de l’Etat et le renforcement de la lutte contre l’évasion fiscale.
Juillet 2011: un nouveau plan de rigueur de près de 48 milliards d’euros est adopté avec l’objectif annoncé ( ça ne coûté rien de l’annoncer) de parvenir à un quasi équilibre budgétaire en 2014 et réduire la dette, l’une des plus élevées du monde (120% du PIB).
Septembre 2011: Le plan de juillet est renforcé (54,2 milliards d’euros d’ici 2013) avec notamment une hausse de la TVA, le relèvement de l’âge de la retraite des femmes dans le privé ainsi qu’une ( petite) taxe sur les riches.
Novembre 2011 : Démission de Berlusconi, poussé vers la sortie par les marchés capitalistes. Nouveau renforcement du plan d’austérité.
PIB (2010) : 1 548 milliards €
Taux de croissance (2010) : +1,3 %
Taux de chômage (au sens du BIT) (2010) : 8,4%
Taux d’inflation (2010) : +2,1 %
Solde budgétaire (2010) : -4,6 %
Balance commerciale (2008) : -68,03 milliards de dollars
Population : 60,4 millions (au 1er janvier 2010)
Sources:
http://www.humanite.fr/monde/italie-nouvelle-vague-de-mesures-dausterite-votees-au-senat-483500
“pour virer un bonhomme qui s’accrochait au pouvoir depuis des années, indifférent a toutes les protestations du prolétariat.”
De quelles protestations s’agit-il ?
Si le Berlusconi s’accrochait au pouvoir, c’est bien qu’il en avait reçu démocratiquement le mandat, à plusieurs reprises.
Cet homme était adulé par la population (exactement comme avec Poutine et d’autres du même accabit…)
Les syndicats de leur côté (cf. FIAT) se sont pliés aux exigences des exploiteurs, les salarié(e)s ont majoritairement approuvé les mesures anti-salarié(e)s et donc la baisse du salaire et l’empirement des conditions de travail, contre le maintien de l’emploi.
Il est vrai que les ouvriers de ces secteurs ont majoritairement voté contre, mais les autres employé(e)s ont fait pencher la balance.
Les seuls mouvements – à ma connaissance- qui aient posé problème sont ceux issus de l’éducation…
Je veux insiter sur ce point : Ne pas mépriser le prolétariat ne signifie pas se méprendre sur le prolétariet.
Pas de mépris, ni de méprise.
Salutations.
Je n’ai pas l’impression que le “vote” et “l’élection démocratique” soit une représentation du prolétariat. Sur le fond, peu de différence entre un Romano Prodi, un Berlusconi ou un Mario Monti si ce n’est peut être la fascination médiatique qu’il peut y avoir pour les frasques du second. Je pense aussi que ce n’est tout de même pas comparable à Poutine qui est parvenu à contrôler physiquement une grande partie de l’économie de la Russie via des techniques digne du KGB. Mais bref la question n’est pas vraiment là.
Bien évidement ce n’est pas l’ensemble du prolétariat unis et indivisible qui proteste depuis plusieurs années dans les rues de Rome. Une forte partie du prolétariat à statuts (ce qui veut simplement dire aujourd’hui ceux qui ont un contrat stable et quelques conventions collectives) préfèrent courber l’échine pour conserver quelques maigres avantages plutôt que de devenir travailleur précaire. Il est logique qu’ils défendent leur intérêt direct, Est ce que cela veux dire qu’ils ne protestent pas? ou juste qu’ils ont encore trop à perdre?
Dans tout les cas, face à la crise cette limite arrive rapidement (cf : luttes des conti voulant tout d’abord sauver leurs emplois quitte à avoir des baisses de salaires puis changeant de cap et luttant pour de meilleures primes de licenciements).
Du coup c’est sur que les mouvements les plus développés ont été issus de la précarité (notamment dans l’éducation avec la mort de l’Edu-deal produisant massivement des chômeurs sur-diplômés)
Est ce que cela veux dire pour autant, que le “reste du prolétariat” ne peux absolument pas bouger et qu’ils se contente de voter massivement Berlusconi parce qu’il adore le voir dans les journaux people (je sais je caricature), je ne pense pas non plus surtout au vue de la limite que pose la crise actuelle.
Silvio Berlusconi, surnommé il Cavaliere, né le 29 septembre 1936 à Milan, est un homme d’affaires et homme politique italien.
Fondateur de la holding financière Fininvest, puis du groupe de communication Mediaset, Silvio Berlusconi est, en 2011, selon le magazine Forbes, le troisième homme le plus riche d’Italie et le 118e plus riche au monde, avec des actifs estimés à 7,8 milliards de dollars américains2.
Silvio Berlusconi commence sa carrière en 1961 comme entrepreneur dans le domaine du bâtiment et comme promoteur, associé avec Pietro Canali, au sein de la société « Cantieri Riuniti Milanesi Spa ». Fondateur de l’entreprise Edilnord en 1963 puis d’Edilnord 2 en 1968, il lance à Brugherio la construction d’un complexe résidentiel de 18 tours, pouvant accueillir 4 000 personnes. À partir de la fin des années 1960, il fait construire les quartiers résidentiels Milano 2 et Milano 310.
En 1976, il inaugure « Telemilano », la télévision câblée de Milano 211, qui très rapidement diffuse ses émissions dans toute la Lombardie. En 1978, Silvio Berlusconi fonde la holding Fininvest, qui deviendra le deuxième groupe privé italien après Fiat en contrôlant trois chaînes de télévision (groupe privé Mediaset), le plus grand éditeur italien (Mondadori), un groupe de services financiers (banque de détail, assurances) et la plus importante régie publicitaire italienne, présente dans le cinéma (Medusa) et la vidéo.
Il est fait « chevalier de l’ordre du travail » en 1977, ce qui lui vaut son surnom d’il Cavaliere.
Reçu de 100 000 lires de Silvio Berlusconi comme membre à la loge maçonnique « P2 » (Propaganda 2).
L’année suivante, en janvier 1978, il a adhéré à la loge maçonnique secrète Propaganda Due (P2)12. Par la suite, il a été condamné pour parjure pour avoir nié son appartenance à cette organisation puis il a bénéficié d’une prescription juridique.
En 1980, il lance Canale 5, la première chaîne de télévision privée à l’échelle nationale, puis rachète les chaînes Italia 1 au groupe Rusconi (1982) et Rete 4 au groupe Mondadori (1984). Aussitôt après, il s’élargit en Europe : il lance la Cinq en France (1986)13, puis Telefünf en Allemagne (1987) et Telecinco en Espagne (1989).
Silvio Berlusconi achète le club de football en difficultés, le Milan AC, en 198614. S’occupant personnellement de celui-ci, toujours proche des divers entraîneurs (Sacchi, Capello, Ancelotti) et des joueurs (en particulier Maldini, Schevchenko, Kaká, Ronaldinho), il parvient à redresser et moderniser le club qui connaît ainsi de nombreux succès, dont cinq coupes d’Europe (et trois autres fois en finale). Par la suite, il se servira de cette réussite pour sa carrière politique15.
Dans le secteur des assurances et des produits financiers, il Cavaliere possède les sociétés Mediolanum et Programma Italia. En 1990, il entre également chez l’éditeur Mondadori, devenant le principal éditeur italien de livres et de périodiques, et contrôle plus de 80 % du capital du quotidien Il Giornale. Avec la Medusa et Cinema 5, il devient également le premier producteur et distributeur de cinéma italien.
En 2007, la part majoritaire (75 %) du groupe de production télévisuelle Endemol, détenue par Telefonica, est vendue à un consortium composé de Mediaset, le groupe de Silvio Berlusconi et Goldman Sachs, pour un montant de 2,629 milliards d’euros16.
Dans sa liste des milliardaires du monde, le magazine Forbes le cite, en 2004, comme étant la personne la plus riche d’Italie, avec un patrimoine estimé à 12 milliards de dollars.
Donc, dans le style de Poutine, peut-être pas les mêmes méthodes, quoiqu’il soit prouvé que Il Cavaliere a fait partie de la célèbre et écoeurante loge maçonnique P2 : source Wikipédia…
salutations
De plus en plus de suicides surtout chez les chômeurs/euses (connaît pas le pourcentage homme/femme), mais aussi chez les petits patrons-entrepreneurs-artisans, donc le 18 avril, à Rome, une marche est organisée, voir par qui ?:
“Chefs d’entreprises et salariés défileront ensemble pour rendre hommage à ceux qui, écrasés par les dettes, ont choisi la mort.” (La presse italienne, le 16 avril 2012)
“Il est logique qu’ils défendent leur intérêt direct, Est ce que cela veux dire qu’ils ne protestent pas? ou juste qu’ils ont encore trop à perdre?”(Ben malacki, il y a 4 mois).
Ou bien leur “intérêt direct” est l’intérêt direct d’une partie des exploiteurs…
Je ne sais pas ce qu’est “le prolétariat”, et moins encore, si cela s’avérait possible “le prolétariat italien”, je vois des salarié/es sans travail, des entrepreneurs/euses ruiné-e-s, des groupes segmentées liées par la dette, le chômage, la faillite. Ces groupes se paupérisent et cela même les réunit.
Le prolétariat, selon mon hérésie personnelle, peut-être, n’existe comme tel seulement en s’unifiant et s’unifie seulement dans son abolition. Pour le moment ce sont les divers segments-fragments (à l’intérieur d’une zone donnée, et comme dynamique régionale ou comme “géopolitique”) qui se débattent avec des couches socialement proches des salariées, caractère inter-classiste très remarquable, sauf qu’il ne s’agit pas vraiment de “classe prolétarienne”, et de “classe bourgeoise”, du moins ici (en Italie aussi), mais de couches moyennes, peut-être en voie de prolétarisation/abolition, mais en tout cas en cours de paupérisation.
Svalutazionne.
“. Si chiama ‘Silenziosamente’, ed è la manifestazione congiunta organizzata da 20 sigle tra sindacati, associazioni e confederazioni, tra cui Cgil, Cisl, Uil, Confcommercio, Federlazio e Unindustria.”
http://www.repubblica.it/cronaca/2012/04/17/news/un_suicidio_al_giorno_tra_disoccupati-33440596/?ref=HREC1-6
Les chiffres détaillés sont là pour le taux homme:femme par exemple, l’ âge, etc, et comparativement avec avant LA crise.
“Elle s’appelle “Silencieusement”, c’est une manifestation organisée par 20 organisations, associations et conf.syndicales parmi lesquelles : cgil, cisi, uil, etc…”