En Grèce, vogue la galère !

Après moult mémorandums, le parlement grec a voté le 8 Juillet dernier pour la « magistrature exceptionnelle » d’Antonis Samaras et son gouvernement de sauvetage national. Vainqueur des législatives du 17 juin dernier, Antonis Samaras, chef de file du principal parti de droite Nouvelle démocratie a formé son gouvernement de coalition. Il rassemble la Nouvelle démocratie (ND, droite), le Pasok (les socialos) et la Gauche Démocratique (DIMAR, une scission de l’équivalent grec du front de gauche, SYRIZA). Ensemble ils totalisent une majorité de 179 sièges, soit la possibilité de faire adopter toutes les mesures d’austérité possibles. Pourtant, à l’heure où le nouveau plan d’austérité doit être voté, l’aridité du climat social s’embrase.

Ici la réactualisation du détails des mesures d’austérité en Grèce, le précédent article à ce sujet se trouve là.

La grève générale du 26 septembre dénonçait les nouvelles mesures d’austérité, détaillons les:

 Salaires :

  • Baisse du salaire minimum (déjà réduit début 2012 de 22% et de 32% pour les moins de 25 ans).

  • Baisse du coût salarial pour une heure de production (déjà baissé de 11.5% au premier trimestre 2012).

  • Réduction progressive de la masse salariale de 12%.

  • Nouveau schéma de réserve d’emploi. 35 000 à 45 000 fonctionnaires seront placés pendant trois ans sous ce régime et toucheront 65% (ou 75%) de leur salaire de base. Ils seront licenciés au bout de ces trois ans. Objectif : licenciement de 150 000 agents d’ici 2015.

  • Gel ou réduction des salaires. La grille unique de salaires sera étendue aux entreprises d’utilité publique (DEKO), ce qui implique des réductions de salaires allant jusqu’à 35%.

  • Suppression des primes, congés et bonus de vacances.

Retraites :

  • Augmentation de l’âge minimum de départ à la retraite à 67 ans.

  • Réduction des retraites. Réduction de 1% à 2% des retraites de plus de 600€, 5% pour les retraites proches de 1000€, 20% ou plus pour celles au-dessus de 2000€. Un plafond à 2500€ pourrait être établit.

  • Réduction de 10 à 30% du pécule (somme cotisée comme et versée au moment de la retraite) de 23 caisses de retraites. Et cotisation de 1% du montant de leur retraite pour ceux ayant déjà perçu ce pécule.

Avantages sociaux et chômage :

  • Réduction des allocations familiales, des aides sociales liées aux revenus et des pensions pour les femmes célibataires.

  • Abolition du chômage saisonnier spécial.

  • Baisse et durcissement de l’éligibilité aux allocations de chômage.

  • Baisse des aides aux chômeurs.

Restructuration du secteur public :

  • Réduction de 25% des salaires.

  • Réduction de 25% des coûts d’exploitation.

  • Réduction de 50% de la rémunération des administrateurs et secrétaires.

Santé :

  • Augmentation de la participation du patient.

  • Réduction du budget alloué aux hôpitaux.

Éducation :

  • Fusions ou destruction de certains services.

  • Réduction du nombre d’écoles.

  • Coupes dans le budget des universités et des aides aux études.

Fusion ou privatisation d’environ 50 organismes publics (23 projets de privatisation d’ici 2013) :

  • Loterie nationale.

  • Les ports encore publics (exemple port du Pirée).

  • Compagnies de gaz, d’eau potable et d’électricité.

  • Compagnies de chemins de fer et gestion des autoroutes.

  • La poste et certains hôpitaux.

  • Les banques dans lesquelles l’Etat a encore des parts.

  • Les immeubles et terrains appartenant à l’Etat.

Tandis que la galère ne cesse de sombrer, c’est toujours les prolos qui rament.

Le pays accuse déjà le coup, et le coût, de 5 années de récessions avec un PIB qui chute encore 6.9% l en 2011 (il avait déjà chuté de près de 20% ces 3 dernières années).

Le chômage tape les 22.5% soit une augmentation de 38.4% en seulement un an, il s’envole à 52.8% chez les jeunes. La crise précipite toujours plus de gens à la rue (plus de 20 000 à Athènes), le taux de suicide a augmenté de 20% en deux ans…

Bref, la perspective qui se dessine toujours plus clairement pour le prolétariat c’est qu’il n’a plus rien à perdre !

Données économiques

PIB : 215,1 Mds€ (2011)

PIB/hab : 19 000 euros (2011)

Taux de croissance : -6,9% (2011)

Taux de chômage : 22,5 % (avril 2012)

Taux d’inflation : 3,1% (2011)

Dette publique : 165,3 % du PIB (2011)

Déficit public : -9,1% du PIB (2011)

Principaux clients (2011) : Italie (9,5%) Allemagne (7,8%), , Turquie (7,8%), Chypre (6,1 %), Bulgarie (5,5 %), Etats-Unis (5,3%)

Principaux fournisseurs(2010) : Allemagne (10,6%), Russie (9,4%), Italie (9,3%), Chine (5,8%), Pays-Bas (5,5%), France (5%)

Sources :

http://blogs.mediapart.fr/blog/mehdi-zaaf/290812/grece-les-nouvelles-mesures-dausterite

http://www.okeanews.fr/grece-la-liste-complete-et-chiffree-des-nouvelles-mesures-dausterite/

http://www.diplomatie.gouv.fr/fr/pays-zones-geo_833/grece_187/presentation-grece_1362/presentation_831.html

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