Recortes 2012, achetez la nouvelle saison !
Alors, voilà le catalogue de l’austérité 2012/2013 en Espagne, annoncé par le grand manitou delà-bas, Mariano Rajoy. D’entrée, l’objectif, c’est 89 milliards d’économie. Y devrait se rencarder avec David Copperfield…
Comme vous pourrez le voir avec l’article précédent sur les « recortes » de l’an dernier, autant la dernière fois c’était flexibilisation du travail, contrats d’emplois jetables pour tout le monde, coupe franche du salaire direct (le salaire quoi) et indirect (retraite, sécu,..) , plus des dizaines de cadeaux fiscaux aux patrons pour les aider à créer de l’emploi, autant là c’est directement tout l’appareil d’Etat qui est démembré.
Et c’est hal-lu-ci-nant. J’veux dire. On parle pas de la Grèce ou de la Hongrie là. L’Espagne, c’est la 13e puissance économique mondiale. Voilà ce que le gouvernement a promis le 12 juillet dernier, puis en gras les coupes décidées un mois plus tard en rajout, et pour les années à venir.
Impôts indirects
– Augmentation de l’IVA (notre TVA à nous) de 18 à 21%. Le taux réduit passe de 8 à 10%. Stabilisation à 4% pour les produits de première nécessité.
– Augmentation de la taxe sur le tabac.
Emploi public
– Suspension de la prime de Noël.
– Fonctionnaires : réduction du nombre de jours de jours libres, limitation des journées pour les délégués syndicaux aux minimas fixés par la loi, justifications supplémentaires aux exigences légales nécessaires en cas d’incapacité temporaire (en gros devenir malade devient risqué, sur un contrat public précaire c’est la porte au bout de deux semaines).
Appareil d’Etat, communes
Le problème en ce moment en Espagne, c’est qu’il y a un mouvement “anti-politiques” assez fort. Bon, ça fait pas passer des nuits blanches à Rajoy, mais quand même, faut donner un peu l’impression d ‘attaquer tout le monde.
Du coup, dans le secteur des politicards aussi on coupe aussi : ça rappelle un peu les purges de Staline, en 27, quand il buta à tout-va dans ses propres rangs pour mieux renforcer son pouvoir.
Là c’est pas le peloton d’exécution, c’est juste la porte pour 30% des conseillers municipaux et la diffusion de leurs salaires pour ceux qui restent, ainsi que ceux des maires. L’idée, là, c’est de choquer un peu le citoyen pour justifier le matraquage en règle de tout l’appareil d’Etat.
Autre coupe budgétaire : les aides aux partis et syndicats. Ca touche les syndicats, mais aussi le MEDEF espagnol, à la hauteur de 20%. Le patronat soutient. Patriotisme oblige. De son côté, le gouvernement baisse de 600 millions d’euros ses frais.
Et puis le gros engagement de Rajoy, c’est que pour arriver à ces 65 milliards, c’est liquidation totale des services publics du transport, bateaux, avions, tout ! Mais pas que les boîtes : tous les services associés (routes, bateaux, trains etc) sont vendus au plus offrant. Récemment c’est quand même Iberia qui était déjà partiellement privé, qui a fusionné avec British Airways, sous peine de mettre la clef sous la porte. C’est une fusion qui a tout l’air d’un rachat, d’abord parce qu’Iberia annonce 2 000 à 6 000 suppressions d’emplois , mais aussi parce que l’ancien boss de la section syndicale majo d’Iberia explique clairement que la boîte est en train de devenir le low cost de British Airways .
A été actée aussi la suppression des entreprises publiques « de proximité »
Pour reprendre ce que disait notre camarade Rataxès dans son article sur la Grèce : on peut tondre plein de fois un mouton, on peut le désosser qu’une fois. C’est ce que ressent tout le monde en Espagne, tous partis confondus, même la presse de droite : on fait la grande braderie, mais on sent que ça va rien régler du tout. Au contraire, l’Espagne va être au bord du chaos.
Éducation, santé
Après avoir pensé couper 10 milliards en juillet, Rajoy a finalement annoncé que le chiffre gagnant serait le 15 : 15 milliards de coupes budgétaires dans la santé. Pendant ce temps, le taux d’infirmières au chômage en Andalousie atteint bientôt les 50%. En 2014,l’objectif fixé est de 19 milliards. Le ministre de l’éduc a carrément pris les devants et annoncé aux parents qu’il faudra désormais faire plus attention à leurs gosses . Évidemment, on peut d’avance deviner des tas de mesures discriminatoires pour ramener les femmes au statut de « amas de casa » (maitresses du foyer). Comme le montre les annonces autour d’une possible restriction du droit à l’avortement…
Pour les branleurs , les RSA, tout ça…
Réduction du chômage au 6° mois, de 60 à 50%.
Suppression du RMR (RSA espagnol) pour toute personne n’ayant pas encore contracté de travail (donc il s’agit clairement d’une mesure pour obliger les jeunes à bosser à n’importe quel prix. Faut rappeler qu’il y a 970 000 jeunes de -19 ans qui sont ni à l’école ni dans un boulot légal).
Cadeaux aux patrons:
– Flexibilisation des horaires commerciaux, surtout dans les aires touristiques.
– Les cotisations sociales (patronales) baissent d’1% en 2013 et en 2014 1% encore.
Une série d’articles va suivre dans les tout prochains jours, sur le logement, le chômage, les perspective sécessionnistes en Espagne, et une analyse des luttes et de l’activité de crise du prolétariat.
j’attends donc avec impatience l’analyse des luttes et de l’activité de crise du prolétariat.
bises