L’austérité c’est aussi le sort de la Hongrie, portée par un parti de droite dure à en faire rêver un Fillon (dont un des fidèles soutien, L. Wauquiez, a déclaré publiquement l’année dernière sa sympathie au régime) ou un Copé qui a encore il y a quelques temps appelé au travail forcé pour les allocataires du RSA… Comme quoi ils peuvent se mettre d’accord, les deux coté de l’UMP. Bref, un état des lieux de la situation, et des mesures d’austérité: et pour commencer et rire un peu quand même, une ch’tite citation du chef d’état, qui lui aussi “veut moraliser le capital”:
« Le capitalisme spéculatif est dégradant car il nuit aux entreprises et aux emplois en Hongrie et dans le monde entier. C’est pourquoi le nouveau système économique en Hongrie doit se fonder sur la production, c’est-à-dire le travail, en lieu et place de la spéculation. » Extrait du discours d’investiture de Victor Orban en 2010.
Listes de mesures d’austérité en HONGRIE :
Salaires directs et indirects (chômage, retraites, sécu…) :
- les allocations chômage sont passées de 120% à 90% du salaire minimum, le 1° mois, puis 80% et 70% pour le 2° et le 3° mois (la durée est passée de 270 à 90 jours).
- Suppression du 13° mois des retraités.
- Report de l’âge a la retraite de à 65 ans.
- Inscription dans la constitution d’un prélèvement sur les revenus des ménages fixe de 16% et non plus progressif en fonction des revenus comme avant.
- Les bénéficiaires de minimas sociaux devront travailler s’ils veulent conserver leurs droits.
- Suspension, voire suppression des allocs en cas d’absentéisme scolaire.
- Baisse des pensions d’invalidités de 80 000 à 28 000 Forint par mois (280 à 100 euros), dont beaucoup de personnes ont été exclues.
Fonction publique :
- Réforme du statut des fonctionnaires qui permet de virer n’importe quel fonctionnaire sans motifs après un préavis de 2 mois.
- Gel des salaires des fonctionnaires.
- Non remplacement des fonctionnaires partant à la retraite (sauf dans la santé).
- Suppression du payement simultané des salaires et des retraites de certains fonctionnaires.
- Licenciements massifs dans l’éducation, les hôpitaux, la télévision, l’Opéra, dans les ministères, même dans l’armée (!!!), et bientôt dans les universités etc…
Coût de la vie :
- Hausse de la TVA de 20 à 25%, puis à 27% cette année (la plus haute d’Europe, pour l’instant…), elle reste à 18% pour certains produits subventionnés (produits alimentaires de bases, chauffage…).
- « taxe Hamburger », sur les produits gras, trop salés et les boissons trop sucrées. Cette taxe doit être élargie sur la bière et le café. Augmentation des taxes sur l’essence, l’alcool, les cigarettes et les jeux de hasard.
- Taxe sur les transactions financières. La « Taxe Tobin » a juste été un peu adaptée puisqu‘elle concerne toutes les transactions (retrait, virement…) que ce soit pour le simple gars ou le gros actionnaire.
- Augmentation de 12 à 18% des taxes sur les médicaments subventionnés.
- Taxe sur les appels téléphoniques à partir de juillet 2012 (fixe et portable).
- Nouvelle taxe sur les ventes des télécommunications, de l’énergie, de l’eau et de la grande distribution.
Privatisations / liquidations :
- Privatisation des 25 % restants de l’aéroport de Budapest (75% déjà vendu à l’aéroport de Londres en 2005), fermeture d’une partie de l’aéroport et fermeture annoncée de l’aéroport de Pécs-Pogany.
- Compagnie aérienne Malév liquidée (c’était la plus grosse compagnie hongroise ).
Conditions d’exploitations :
- A partir de septembre 2012, les nouveaux étudiants bénéficiant d’une formation financée, devront signer un contrat qui les contraindra à travailler au pays pendant un nombre d’années deux fois supérieur au temps passé sur les bancs de la fac (ex : 10 ans pour un master)
- Baisse du nombre d’étudiants pouvant toucher les bourses.
- Baisse de 18 à 16 ans de la date de scolarité obligatoire.
- Baisse de 10% du budget des écoles de Budapest (pour essayer de sauver la compagnie de transport urbain en pleine faillite).
- Baisse des aides aux collectivités locales.
- Mesures anti-pauvres d’interdiction de squatter les espaces publics, de faire la manche, de vendre à la sauvette et de faire les poubelles à Budapest.
(clique sur l’image pour l’agrandir)
Situation politique :
C’est Victor ORBAN qui dirige la Hongrie avec son parti la Fidesz (droite très « décomplexé ») depuis 2010, il l’était déjà entre 1998 et 2002. Il faut préciser qu’il est arrivé au pouvoir suite à la débâcle du parti socialiste dûe à une série de scandales et ce après 8 ans de gouvernement. L’un de ces scandales fut la diffusion d’un enregistrement en 2007 du premier ministre Ferenc Gyurcsany , où il évoque sans complexe les mensonges de son parti et le peu de solutions qu’il a face aux problèmes économiques du pays. Il dit avoir menti :
«Est-ce que nous devons nous excuser ? Oui. Pourquoi ? Parce que nous avons tardé à faire face à la situation et poursuivi une politique économique insoutenable, parce que nous avons bercé les électeurs d’illusions» et enfin avoir dit « que des conneries » à son peuple pendant des mois. Cette histoire a provoqué des émeutes en Hongrie notamment a l’instigation des groupes fascistes comme le Jobbik, dont on vas parler plus bas.
Une nouvelle constitution :
La coalition du Fidesz a une majorité des 2 tiers du parlement et ils en ont profité pour se concocter une réforme institutionnelle sous le nom de « Loi Fondamentale de la Hongrie » en vigueur depuis le 1er janvier 2012.
Du point de vue idéologique, elle fait la part belle à la religion et limite le nombre d’églises reconnues (et donc subventionnées), mais surtout elle inscrit le taux d’imposition sur le revenu fixe à 16%. C’est à dire que les hongrois payent 16% d’impôts, qu’ils soient millionnaires ou smicard. Ils ne se sont pas cachés de l’avoir mis dans la constitution pour empêcher un futur gouvernement de faire payer un peu plus les riches. Au moins eux ils sont au courant de la lutte des classes et comptent bien continuer de la gagner. C’est à ce moment que Hillary Clinton et Cohn-Bendit se sont indignés de la situation. Bon c’est pas à cause de la disparition du mot « république », de la part nouvelle de la religion ou de l’inscription dans la constitution du taux d’imposition, mais parce qu’ils en ont profité pour changer le mode de nomination du président de la banque centrale, qui était avant élu, pour changer par une nomination du gouvernement. Ce point a d’ailleurs finalement été retiré.
Les médias :
Une Loi sur les médias a aussi été votée. Elle instaure un « conseil des médias » pour soit-disant vérifier entre autre la neutralité politique des journalistes. Pour la petite histoire, lors d’une manifestation qui rassemblait quand même plusieurs milliers de personnes la télévision publique présentait des images de rues vides, comme s’il n’y avait jamais eu de manifs. Il fallait aller voir la télé privée pour voir la différence. Le privé au service de la liberté d’expression ça ne s’invente pas…
Droite extrême ou extrême-droite :
Cet Orban et son parti sont vraiment bien à droite, mais à côté du parti Jobbik, c’est un petit chou à la crème. Eux sont plutôt dans les rues avec des uniformes, un peu connotés nazi, qui s’appelle délicatement la «Magyar Garda ». Les uniformes c’est pour le folklore, mais les coups qu’ils foutent sur la gueule des roms le sont beaucoup moins. Dans les mairies qu’ils dirigent ils s’en prennent surtout aux Roms, sous couvert qu’ils sont au chômage (parce qu’ils sont feignants bien sur !).
Dans une municipalité, 60% des allocations sont versées sur des cartes ne pouvant être dépensées que pour l’achat de produits présents dans une liste de produits de première nécessité faite par la mairie, et dépensables uniquement dans les commerces locaux ( voir a ce sujet l’article sur la tchéquie, ou cette mesure est appliquée a plus large échelle). Ils ont aussi été dans l’avant-garde du travail gratuit et obligatoire des chômeurs, pour pouvoir conserver leurs allocs.
Ben oui vous savez, faire travailler des gens (bon surtout des Roms bien entendu !) sur de grands chantiers gratuitement, surveillés par des flics à la retraite sur la base du volontariat (pour les flics, pas pour les feignasses bien sur). Sinon, plus d’allocs ! Ça pue le fascisme…
Depuis le 1er janvier une loi votée aussi par la Fidesz a généralisé cette pratique à tout le pays. S’il y en a qui pensent qu’ils ne font pas assez dans le social, obnubilés qu’ils sont sur les roms, ce charmant gouvernement fait ce qu’il peut, ce qu’on présente dans la partie sur l’économie plus loin.
Amour/haine du FMI :
Rassurez vous M. Orban a quand même précisé que « le FMI était notre ami ». Ben ouais, les fachos c’est comme les cocos réformateurs, tant qu’on est dans l’opposition, on peut toujours faire les malins sur les « méchants financiers » (sous entendus les juifs pour l’extrême-droite) etc, mais quand on est au pouvoir la blague dure moins longtemps : face au capitalisme et à cette crise systémique y a pas 36 solutions. Soit on baisse son froc, soit on fout le feu. Nous, on a des ceintures et des briquets pleins les poches…
Mais en bon jongleur qu’il est, il est retourné depuis quelques mois à un bras de fer avec le FMI pour différentes raison (voir juste en dessous notamment). Du coup pour redorer son blason il vient depuis octobre de lancer une campagne de pub « anti-FMI ». les slogans affichés sur des spots de pub sont par exemple : « Nous ne céderons pas face au FMI!”, “Nous ne lâcherons pas l’indépendance de la Hongrie au FMI!”, “Ce que nous demandons au FMI? Du respect et de la confiance”…
Relations internationales :
Une des raisons qui expliquent peut-être pourquoi Orban se la pète autant en refusant la dernière aide du FMI, c’est que la Hongrie vient de recevoir une promesse d’aide pour l’achat d’une partie de sa dette par Azerbaïdjan, pays pétrolier de la mer Caspienne. Bon là ça devient vraiment glauque : en effet, cette promesse vient (« c’est un pur hasard ») suite à un petit incident. En 2004, il y a eu une formation de l’OTAN avec des bidasses de pas mal de pays, dont des arméniens et des azéris, qui se foutent régulièrement sur la gueule depuis leurs indépendances. Bref ils peuvent pas se voir. Une nuit, l’un des officiers azéris à pris une hache, décapité un officier arménien et tenté de choper un autre. Bon jusque là rien à voir. Il se fait donc condamner à une peine de perpétuité en Hongrie où le crime a eu lieu. Mais suite à une entrevue entre les dirigeants azéris et hongrois, et une promesse azéri de racheter 2 à 3 milliards d’euros de dette hongroise, il y aurait eu une petite « erreur judiciaire » en Hongrie qui a fait libérer –enfin transférer- « malencontreusement » cet azéri. De suite retourné en Azerbaïdjan il a été libéré, promu au rang de commandant et acclamé comme un héros. Ce qui d’ailleurs a failli relancer une guerre entre les deux pays. Bref ils ont payé quelques milliards pour la libération d’un héros national et sauvé pour quelques temps la Hongrie… L’union européenne s’est « émue » de cette affaire…
Réforme électorale :
Une petite réforme électorale a été mise en œuvre pour obliger tous les élécteurs à se réinscrire sur les listes électorales tous les 4 ans par internet ou dans les villes d’une certaine taille, sans se cacher d’essayer de dissuader les roms, ou les campagnards de se réinscrire…
Situation économique :
Les ménages hongrois ont beaucoup contracté des prêts indexés sur le franc suisse, qui à l’époque étaient plus intéressants qu’en monnaie locale. Mais avec la crise, le franc suisse est devenu une valeur refuge pour les capitalistes, du coup les intérêts de tous ces crédits ont beaucoup augmenté, au point que nombres de prolos ne peuvent les rembourser : ils sont maintenant grave dans la merde. Les estimations parlent de 40% des crédits des particuliers hongrois qui sont indexés sur le franc suisse.
En plus de ça, les retraites qui étaient jusque là essentiellement par capitalisation, ont été renationalisées ). Ben ouais, les banques s’étaient amusées à jouer en bourse avec (peut être en achetant de la dette grecque). Sous prétexte de ne pas voir tout partir en fumée, ils les ont renationalisés. En fait avec les sous, ils ont surtout renfloué les caisses de l’état, à court terme. Au lieu que ce soit les banques qui perdent leur argent, c’est l’état qui va les claquer. Dans tous les cas, y a pas beaucoup de gens qui en verront la couleur. Et les socialistes ont, du coup, essayé de bloquer cette loi. Vous savez, des socialistes qui défendent la retraite par capitalisation ça devient carrément cocasse..
Quelques cas révélateurs de la crise économique et des « solutions » du gouvernement :
- De nombreuses écoles du pays sont restées carrément fermées cet hiver faute de pouvoir se payer du chauffage. A partir du 1er janvier 2013 les petites écoles doivent être fermées. Enfin sauf si elles se mettent sous la « protection » de l’Eglise.Du coup l’Eglise a récupéré la gestion de pas mal d’entre elles.
- Par souci « de ne pas faire payer au contribuable » la charge des prisonniers , le gouvernement a eu une autre bonne idée : mettre les prisonniers au travail. Vous me direz que c’es pas nouveau, et vous avez raison. Cependant ils ont ajouté quelques nouveautés justement a ce programme d’exploitation (euh, de réinsertion). Ces « prisons d’été » comme on les appels ne sont pas chauffés (pourquoi faire, c’est l’été) et n’ont pas de lumière (pourquoi faire ils ne savent pas lire). En plus c’est aux détenus de payer leurs repas (1euro/jour), sachant qu’ils sont payés 80e/mois (3 fois moins que le salaire minimum). Heureusement il n’ya que 30 jours dans le mois, ça leur laisse quand même 50e/mois. Pour l’instant ca ne fait que couter moins cher aux « contribuables », mais le projet est à terme de faire des profits. Un détenu parlant à la télé disait qu’ici « on a l’impression de vivre plus près de la société normale. » C’est normal, pas de chauffage, pas d’électricité, un salaire de merde… pas besoin d’aller en prison pour trouver ca.
- Alors là c’est le pompon : selon un décret ministériel, publié lundi 23 avril, dans le Journal officiel, les diabétiques devront se soumettre chaque trimestre à un test sanguin spécifique, visant à contrôler leur consommation d’hydrates de carbone. S’ils sont pris en défaut à deux reprises dans l’année, en clair si leur taux de glucose a augmenté au-delà des valeurs fixées par le décret, les patients concernés se verront refuser l’accès aux médicaments les plus efficaces (insuline analogue) et devront se contenter des traitements à base d’insuline humaine, moins performants et provoquant davantage d’effets secondaires. De plus, ils devront payer plus cher pour leur traitement, dont la part subventionnée par l’Etat va se réduire. Les mineurs et les personnes atteintes d’une forme sévère de diabète seront exemptés de la nouvelle réglementation, qui entrera en vigueur le 1er juillet. Environ cinq cent mille personnes sont atteintes de diabète en Hongrie…
Toujours dans le registre des blagues économiques, le gouvernement vient de proposer qu’en échange d’un rachat de dette hongroise d’au moins 250 000 euros, il offrirait la nationalité hongroise, pour d’après eux attirer des investisseurs (surtout chinois). D’accord les immigrés ils aiment pas trop, mais bon faut pas déconner quand même, c’est la crise, tout le monde doit faire des sacrifices…
Éléments de réponse du prolétariat hongrois :
Le 2 janvier 2012, il y a eu une grosse manifestation à Budapest, avec environ 100 000 personnes... C’était la première grosse manif d’opposition. Les précédentes récoltaient tout au plus quelques milliers de personnes.( Le 21, c’est cette fois pour défendre Orban et sa politique que 100 000 personnes ont manifesté.)
Rebelotte pour la commémoration du 56° anniversaire de la révolte de Budapest, il y a eu 2 manifestations : une pro-Orban et une avec des opposants (100 000 contre et 150 000 pour).
Suite aux dernières mesures de réforme de l’université, des manifestations ont eu lieu et des groupes se forment pour organiser une lutte…
La région la plus pauvre de Hongrie est le Borsod, dans le nord-est. Dans celle-ci, un ouvrier au chômage a organisé une marche vers la capitale en février pour demander « du travail et du pain ». Pour exemple, voici un petit événement qui représente bien le mépris du pouvoir :
Sur le trajet, ils ont été chaleureusement accueilli par un maire du Fidesz (droite) qui leur a filé du pain. Ce sacré boute-en-train s’est permis de leur dire que dans sa commune, comme dans toutes les autres villes dirigées par la Fidesz, il y a du travail pour les courageux. Et de proposer à ces « fainéants de chômeurs » de déneiger la route. Plusieurs participants ont accepté le travail et ont déneigé jusqu’à minuit.
Il y a eu aussi une tentative « d’occuper Budapest », mais c’est resté un truc de petits-bourgeois en déclassement, qui n’a rassemblé que quelques centaines de participants pour le moment.
Face à la situation hardcore des Roms, une milice d’autodéfense serait en train de se monter, à suivre…
Révélateur de l’état d’esprit qui règne dans le pays, le discours d’investiture du Premier ministre Victor Orban du 9 juin 2010, dans lequel il a souligné la différence entre une économie-casino et la construction d’une nation. Cette citation vient du site d’égalité et réconciliation qui kiffaient grave Orban à l’époque (on a quand même vérifié qu’ils ne bidonnaient pas la traduction). Depuis ils n’en parlent plus, peut-être qu’ils se sont aperçus que les gros biceps qu’ils montraient à la Troika était une mauvaise blague. Ça pourrait tout aussi bien être un discours de Melenchon, du ministre du redressement productif, d’ATTAC… Ou de M. Le Pen, de Soral etc… Bon c’est un peu long mais ça le vaut:
« Tout d’abord, je propose que nous considérions la sinistre et même alarmante tempête qui s’abat sur l’économie mondiale. Nous recevons tous les jours des nouvelles alarmantes du monde entier. La crise, épiphénomène d’un chamboulement bien plus profond, n’est pas terminée. Mais l’heure n’est pas aux lamentations. (…)
«Il semble que le capitalisme productif a un nouvel avenir et que l’époque du capitalisme spéculatif touche à sa fin. Nous savons tous que la raison principale de la crise économique qui étrangle le monde consiste en la chose suivante : une surévaluation régit le marché mondial. L’argent disponible dans le commerce mondial outrepasse de plusieurs ordres de grandeur le montant de valeurs réelles. Il s’en suit que toutes les valeurs réelles dans les livres de compte et les bilans sont surévaluées. Des bulles se forment, entraînant l’économie dans des crises successives. Hélas, ces crises ne s’arrêtent pas à la frontière hongroise.
« Mesdames et Messieurs, la Hongrie ne peut réussir dans ce monde (…) qu’à condition de nous tourner vers le capitalisme productif et d’utiliser à notre avantage le processus global. Je veux dire par là que nous devons (…) refouler la spéculation et nous orienter vers le capitalisme productif. (…)
« Je propose que lors de la mise en place de ce nouveau système économique, nous désignions comme spéculatives toutes les activités par lesquelles quelqu’un gagne de l’argent en faisant du mal à autrui. Et lorsque quelqu’un gagne de l’argent en créant une réelle valeur qui profite aux autres et à la société toute entière, alors cela peut être défini comme du travail.
« Mesdames et Messieurs, je suis convaincu que ce n’est qu’avec ce type de capitalisme productif que nous pourrons créer dans les dix prochaines années 1 million de nouveaux emplois en Hongrie. Le capitalisme spéculatif est dégradant car il nuit aux entreprises et aux emplois en Hongrie et dans le monde entier. C’est pourquoi le nouveau système économique en Hongrie doit se fonder sur la production, c’est-à-dire le travail, en lieu et place de la spéculation. »
CHIFFRES CLEFS :
- Chomage : 10,7% (dont 52% de chômeurs de longue durée).
- 40% de la population vit avec moins de 220€/mois
- le salaire minimum : 323€
-
PIB (2010) : 98,4 Md€ (prév. 2011 : 105,5Md€)
-
Taux de croissance (2010) : 1,2 % (prév. 2011 -+ 1,5 %, 2012 : – 0,6 -0,7%)
Taux d’inflation (2010) : 4,7%(prév. 2011 : 3,9%) -
Déficit public (2010) : -4,2% (prévisions du gvt. 2011 : -2,9%)
-
Dette publique (2011) : 75,9 % (prévision 2012 : 76,5%)
-
Part des principaux secteurs d’activités (en % de PIB ) :
-
Agriculture : 3,4 %
-
Industrie : 30,8 %
-
Services : 65,8 %
“Les bénéficiaires de minimas sociaux devront travailler s’ils veulent conserver leurs droits”
“Suspension, voire suppression des allocs en cas d’absentéisme scolaire”
Je ne suis pas du tout un fan d’Orban, mais je ne vois pas en quoi ces deux mesures seraient choquantes. Tout travail mérite salaire, et inversement.
Il ne s’agit pas de mesures morale, basée sur des principes comme celui que vous évoquez: Orban n’en a rien à faire que tout travail mérite salaire.
En revanche, il s’agit de mettre le marché du travail sous pression, en mettant les chômeurs forcés de bosser gratuitement, en concurrence avec les salariés.
Pour ce qui est de la suppression des allocs en cas d’absentéisme scolaire, là s’en est ridicule: seuls les enfants de prolos sont concernés, les autres ne touchant pas d’allocs, ou en ayant moins besoins selon les cas.