Pendant que les boites restructurent en Europe, la Chine, première aciérie mondiale, annonce une production en hausse. Ainsi, les prévisions du gouvernement chinois pour 2013 indiquent une production de 750 millions de tonnes pour une consommation apparente qui toujours selon ces prévisions, ne devrait atteindre “que” 700 millions de tonnes. Bien sûr, il ne faut pas se fier au chiffres gouvernementaux, mais même un peu bidonnés, ils ne sont pas bons: y a quand même un trou de 50 millions…
Rappelons que l’acier est utilisé pour les boîtes de conserve, la construction, les automobiles, les containers permettant de transporter les marchandises mondiales… ou encore l’armement. A ce titre, il constitue un indicateur important, un vrai thermomètre de l’activité économique, et donc de la crise.
La Chine est de loin le premier producteur mondial, avec 46,3% des parts de marché, Une première place qu’elle détient depuis l’an 2000. A l’époque, on trouvait sur le podium la Chine avec 127 millions de tonnes, devant le Japon à 106 millions et les Etats-Unis à 101 millions.
En 2012, selon les chiffres de la Fédération mondiale de l’acier, le Japon, avec 107 millions de tonnes, est toujours en seconde position. Les Etats-Unis sont 3ème mondial avec… 88,6 millions de tonnes. La Chine produit donc près de 4 fois plus que les deux réunis.
De la surcapacité au risque de surproduction?
Résumons:
– Un marché européen en berne, avec la part de l’Europe dans la demande mondiale d’acier qui est passée de 16% en 2007 à 9,6% de la demande mondiale en prévision en 2013. (Logique, avec l’effondrement de Pays comme l’Espagne, ou jusque là on utilisait pas mal d’acier, dans la construction par exemple)
– Une Chine en surcapacité importante…
Sans s’enflammer il s’agit d’un signe important qui relativise encore un peu plus les discours des économistes bourgeois sur la reprise.
L’acier est utilisé pour tout un tas de choses mais permet avant toute chose de produire les moyens de productions (est en premier lieu le capital fixe), c’est-à-dire la machinerie qui s’accumule et enfle dans la production quelque soit le secteur (d’autant plus déterminant d’ailleurs dans des secteurs déterminants comme l’agriculture et les industries extractives). Et c’est bien la machinerie qui fonctionne comme moyen d’extraction de plus-value.
L’acier est un thermomètre, c’est certain.
Une surproduction d’acier serait effectivement un indice que le capital a des difficultés pour reconvertir sa partie constante en facteurs de la production (la baisse du taux de profit, entrainant nécessairement une crise de reproduction). Cependant cela ne peut pas ne pas se coupler immédiatement à des difficultés pour la partie variable du rapport de production. La baisse du taux de profit pousse les bourgeois à l’abaissement du salaire, à l’augmentation de l’intensité du travail, ce qui permet d’arracher de la plus-value à la volée et en force. Non seulement cela augmente l’intensité de la lutte de classe au niveau de la production, mais cela accentue la crise au niveau de la reproduction. La surproduction dans la section qui produit les moyens de subsistances est de manière équivalente une sous-consommation puisque les salaires deviennent insuffisants par rapport aux marchandises produites en masse. Dans tous les cas, l’échange entre les différentes sections (moyens de productions, moyens de subsistances) devient problématique. Aucune des deux sections fondamentales de la production ne réalise la plus-value de l’autre. Ce qui empêche le retour d’un capital additionnel dans la production. L’accumulation se bloque.
Dans tous les cas, il existe aussi le baromètre qui mesure actuellement une sévère augmentation de la pression. Quid de la production de blé ?
Qui a du fer a du pain !
http://fr.reuters.com/article/businessNews/idFRPAE94C01520130513
Résultats chinois décevants…