Le collectif tantquil, son site Internet et sa revue, a déjà deux ans. Ces deux années à développer des analyses abordables, à réunir des personnes issues notamment de divers courants communistes et/ou libertaires, autour de discussions et de débats publics nous poussent aujourd’hui à franchir un pas. Parce que nous sommes face aux mêmes limites et aux mêmes nécessités (la difficulté de lutter. La nécessité de parler de tactique. La nécessité d’exister, d’avoir une expression publique). Nous proposons de constituer un réseau.
Nous n’entendons pas mettre en avant des pratiques particulières, des formes de luttes spécifiques, il s’agit de mettre nos forces en commun : mettre en commun de la thune, partager nos analyses et informations, parler de nos tactiques locales, le tout à une échelle plus large que ce qui existe actuellement, mais aussi dans des cadres formels.
Bien sûr, il existe déjà des formes de réseaux, souvent basés sur des logiques de milieux, c’est-à-dire informelles et affinitaires. Mais cela ne nous satisfait pas. En effet, cela favorise des mécanismes de cooptation, enferme dans un entre-soi confortable, limite fortement les possibilités d’ouvertures… Bref, participe souvent à exclure les personnes qui ne correspondent pas à un certain modèle militant ce qui est mine de rien, une contradiction importante par rapport à nos positions !
Bon, on ne dit pas que l’on va régler toutes ces questions juste en montant un réseau, mais cette formalisation permet de poser ces questions et de tenter d’y répondre ensemble et en actes.
Si nous voulons former ce réseau, c’est aussi pour donner à nos positions les moyens d’avoir une existence publique à une échelle plus large.
Il ne s’agit pas dans ce texte de détailler la forme de ce réseau, car ce n’est pas à nous de la fixer : elle sera à déterminer collectivement. Mais plutôt d’expliciter ce que nous entendons par « communisme antigestionnaire » afin de proposer une base commune.
6 ans déjà que le monde est en crise, et aucune perspective de relance de l’économie ne se dessine, si l’on excepte les gesticulations régulières de la presse bourgeoise: autant le dire, ce n’est pas près de s’arrêter.
De la Chine aux USA, en passant par le Moyen-Orient, tous les continents sont secoués par cette crise. L’Europe est aux premières loges. Le nombre de pays au bord de la faillite augmente année après année, dans une valse sans fin de plans d’ajustements structurels toujours plus brutaux.
Dans ce jeu de domino, certains peuvent, en tombant, faire basculer l’ensemble. Aujourd’hui, c’est le cas de la France qui possède plusieurs banques parmi les plus grosses du monde, un des principaux marchés et la deuxième économie de la zone euro… Et déjà 5 millions de chômeurs.
Nous ne sommes pas en mesure de prévoir les prochains épisodes de la crise, de l’austérité et de ses conséquences. Mais on peut affirmer avec certitude que notre situation sous le capitalisme ne peut aller qu’en empirant. Nous pouvons quand même anticiper ce qui va nous tomber dessus : aggravation de la crise du logement, augmentation du chômage, baisse des salaires directs et indirects (chute des allocations, réforme des retraites), dégradation des conditions de travail… Le tout entraînant la détérioration spécifique de la situation des femmes prolétaires, parce qu’elles sont majoritairement concernées par le travail précaire et parce qu’une telle dégradation signifie une augmentation écrasante du travail domestique. Il suffit de voir du côté de l’Espagne, de la Grèce, de l’Italie pour observer tout cela; et il serait bien illusoire de penser que cette vaste dégradation des conditions de vies des prolétaires peut, comme le nuage de Tchernobyl être arrêtée par les frontières françaises.
En somme, il n’y a pas assez richesses pour tout le monde. Pour que la masse de capital continue à valoir quelque chose, à être rentable, il faut qu’elle rapporte toujours plus. Cela signifie qu’il faut en permanence que les capitalistes augmentent leurs profits.
Augmenter ses profits, cela peut vouloir dire pour une entreprise particulière, innover, trouver de nouvelles techniques de production, etc. Mais pour l’ensemble de l’économie, cela signifie surtout baisser les salaires, appauvrir les prolétaires. Ce n’est pas un secret, c’est ce que dans un mouvement collectif, patrons, États et Cie appellent « la compétitivité ».
Si nous avons du mal à boucler les fins de mois, les États ont quant à eux du mal à boucler leurs budgets. Une même logique est à l’œuvre, il s’agit dans tous les cas d’augmenter la part de richesse créée qui va au capital.
Mais cela n’est pas sans poser problème : pour les États, comme pour les prolétaires, les budgets sont dans le rouge. Certes, il semble toujours possible de s’endetter pour faire face aux dépenses courantes. Et cela fait des années que c’est le cas, et que l’endettement privé et public explose.
Lorsque des prolétaires sont en faillite, on saisit leurs biens. On les expulse de leurs maisons. Ensuite, on revend ces biens, et les banques se remboursent. Lorsque des millions de prolétaires sont en faillite, on saisit aussi leurs biens. On les expulse aussi de leurs maisons. Mais il n’y a personne pour les racheter, et les banques qui leur ont prêté de l’argent risquent à leur tour de tomber. C’est ce qui s’est passé en 2008, et à l’époque les États ont sauvé le système bancaire mondial. Aujourd’hui, ce sont les États qui menacent d’être en faillite. Et derrière, il n’y a plus rien pour garantir le système bancaire, pour garantir la valeur de l’argent.
Alors les capitalistes montrent les dents, et vont chercher l’argent où il se trouve, à la source de toute la richesse créée : Nous. Il s’agit d’écraser le prolétariat sous le travail, tout en le payant le moins possible. De supprimer toutes les conventions collectives. De licencier tout le monde, puis de réembaucher au compte-goutte, à leurs conditions. De faire travailler gratuitement les chômeurs et les chômeuses
Pour nous, les prolétaires, cela se résume en un mot : pénurie. Pénurie de logements, alors même que des millions de maisons sont vides. Pénurie de bouffe dans nos placards, alors même que des millions de tonnes sont produites et jetées. Pénurie de pognon sur nos comptes en banques, alors même que la quantité de monnaie en circulation augmente énormément.
Mais cela ne suffit toujours pas, la récession entraînant la baisse des recettes de l’état, et donc plus de déficits, entraînant plus d’attaques…
Jusqu’au moment où la monnaie même risque de tomber en crise, et où il n’y a qu’une alternative : défendre ce système et le gérer ou bien le détruire. C’est là que la situation peut basculer, soit vers notre écrasement et une réorganisation du capitalisme ; soit vers la révolution communiste. Autrement dit : Continuité de l’exploitation, ou rupture.
Mais il ne s’agit pas ici de désigner une utopie lointaine : nous sommes pour le communisme, c’est-à-dire pour un mouvement révolutionnaire qui abolit les classes, les genres, l’État, la valeur, la propriété… La liste est longue de toutes les merdes qui forment le capitalisme et qu’il faudra supprimer.
Et nous pensons que la dynamique de cette suppression, c’est l’abolition des classes et des genres. Ces deux mouvements nécessitent de fonctionner parfois de manière séparée parce que le rapport homme/femme est conflictuel. Par l’expression « ces deux mouvements », nous entendons la lutte des prolétaires pour l’abolition des classes et, au sein du prolétariat, la lutte pour l’abolition des genres qui implique l’auto organisation des femmes entre elles. Mais nous pensons que ces deux mouvements ne seront qu’un moment de la suppression générale du capital, ce qui est l’affaire de tous et toutes.
Face à nous, il y a le capital et les impératifs de sa gestion. Il s’agit de gérer le business, c’est-à-dire la misère pour presque tout le monde. Tous les discours gestionnaires, qu’ils entendent moraliser, réformer le capitalisme, ou même qui prétendent l’abattre, reposent sur le même principe: le maintien, aménagé de manière différente, des classes sociales et des genres.
Ces discours gestionnaires se développent à des échelles différentes :
– La gestion des affaires courantes : la « bonne gouvernance ». Les coalitions roses, vertes, bleues, oranges, au pouvoir en Europe et ailleurs.
– La gestion alternative : les différents « populismes », les keynésianismes, les souverainismes… Le retour à la drachme ou à la lire italienne. Le SMIC a 1500 euros ou a 10 000 francs ou encore les discours opposant le « banquier immoral et apatride » à « l’honnête patron du coin »…
– La gestion alternativiste: le mutuellisme, les monnaies alternatives, l’autogestion de la misère.
Il ne s’agit pas ici de critiquer les tactiques de survie qui consistent à se partager les miettes. Il s’agit de dire que cela ne constitue en rien une stratégie de sortie du capitalisme. Au contraire, elle ne peut fonctionner que dans le cadre de celui-ci.
On retrouvait, par exemple, ces trois niveaux de gestion en Argentine il y a dix ans. Les entreprises autogérées ont pu participer à la relance de l’économie. Les monnaies alternatives ont été finalement acceptées par l’État (notamment pour lever les impôts), lui même entre les mains de keynésiens (péronistes) qui ont fini par rembourser le FMI. Chacun trouve sa place à son échelle, les différents niveaux de gestion s’articulent pour remettre le capitalisme en route depuis la petite collectivité, jusqu’à l’échelle supra-nationale des institutions monétaires.
Il s’agit dans tous les cas de gérer la pénurie. Pour cela, il faut que les prolétaires hommes et femmes retournent au boulot quitte à bosser gratos par moment. Et parmi eux, que les femmes assument en plus, la charge de la reproduction au sein du foyer. Cette charge est alourdie en temps de crise. Être obligé de faire 10 km de plus pour faire ses courses et payer 20c de moins par produit est un des exemples quotidiens de cette intensification de la journée de travail des femmes.
Si le capital a gagné en Argentine grâce à la bonne gestion et au partage dit « équitable » cela ne veut pas dire qu’il gagnera toujours. Il gagnera tant que les règles du jeu seront les siennes, celles de l’exploitation, de la gouvernance de la pénurie et de la crise.
Ce que nous voulons dire, c’est que ça ne peut pas bien se passer : Gérer la crise sera toujours aménager la défaite et qui dit défaite, dit un bon paquet de personnes sur le carreau. Nous sommes trop nombreux pour les miettes toujours plus petites que l’on peut récupérer. Alors autant jouer la gagne.
Voilà pourquoi nous nous définissons comme communistes anti-gestionnaires.
Ce positionnement est issu d’une adhésion, c’est-à-dire qu’il entre en jeu autre chose que le calcul froid de nos intérêts individuels : face à la débrouille individuelle ou collective, nous voulons nous en sortir ensemble, et par ensemble, on entend tout le monde.
Enfin, nous pensons que c’est dans la perspective d’un mouvement social de lutte contre l’austérité, que les nécessités évoquées plus haut se feront sentir face aux différents discours et pratiques gestionnaires auxquels nous serons confrontés et qu’il faudra combattre.
Nous ne développerons pas plus ici. Il reste beaucoup à dire, à écrire, à discuter. Si vous vous retrouvez sur les bases que nous décrivons, nous vous invitons à diffuser ce texte.
La société doit répartir son temps rationnellement en vue de réaliser une production conforme à ses besoins, tout comme l’individu doit diviser le sien avec exactitude pour acquérir des connaissances dans des proportions convenables, ou pour donner une place suffisante aux différentes taches qui s’imposent à son activité. L’économie du temps, aussi bien que la répartition méthodique du temps de travail dans les différentes branches de la production, demeure donc la première loi économique dans le système de la production collective; elle y prend même une importance considérable. Etes-vous d’accord avec ceci?
Je ne peux pas te répondre au nom du collectif.
A titre personnel, je ne suis pas sûr de très bien voir ce que tu entend par “économie du temps”.
S’il s’agit, comme je le suppose, d’affirmer que la valeur, calculée en terme de durée de temps de travail moyen, est une catégorie indépassable, alors non, je ne suis pas d’accord.
La vieille lune collectiviste du “partage égal du travail” basé sur un savant calcul du temps de travail global, à l’échelle de la société, me semble complètement farfelue. Il faudrait une bureaucratie tentaculaire pour tout calculer!
Il faut prendre la question d’une autre manière: la révolution communiste, c’est la fin de la séparation de nos activités “travail” avec nos activités “loisirs”. Cela signifie qu’à l’échelle personnelle, on consacre du temps a œuvrer a des taches, qui a la fois nous satisfont, et (peuvent) servir la société. Et rien ne dit que nous essaieront d’aller le plus vite que l’on peut, d’augmenter la “productivité”, si une activité faite rapidement en 2 heures, est plus agréable a faire en 4, eh bien, nous la ferons sûrement en 4, car nous n’aurons aucun impératif d’accumulation de capital.
De fait, le facteur “productivité”, le fait de devoir produire toujours plus a moindre cout, etc, est clairement un produit du capital. Nous produirons ce dont nous avons besoin sans l’aiguillon de la compétitivité, de la rentabilité, etc, qui soit dit en passant, favorisent aussi le fait de produire de la merde.
Bon, voilà, je ne sais pas si ça répond a ta question. N’hésite pas a développer.
Comme le rappelait si souvent le géniteur du socialisme-scientifique, en l’occurrence Karl Marx (1818-1883) : “Je ne fais pas de recettes pour les marmites de l’avenir”. En effet, chez Marx, très rares [voir insignifiants] sont les écrits sur ce que doit ou devra être la société future dont il envisage l’avènement en trois temps : Prise de conscience révolutionnaire-Socialisme et dictature du prolétariat-Communisme société sans classes et sans État.
Dans un premier temps, cela ne doit pas nous empêcher (ou empêcher les prétendus révolutionnaires) de penser, ou de fantasmer sur ce que doit être la société future et/ou comment les rapports sociaux de production seront régis. Ceci sont des débats sans doute forts intéressants à avoir au coin d’un bistrot ou au fond d’un canapé entre clairs ; mais dans quelle mesure peuvent-ils contribuer à la prise de conscience (en soi et pour soi) nécessaire à l’organisation collective qui vise la destruction des rapports d’exploitation et de domination capitalistes ? Comment peut-on aller expliquer à un travailleur qui ne dispose que de sa force de travail pour vivre, que l’urgence immédiate ou future et de détruire la valeur, et de surcroit ne plus envisager son travail comme une contrainte mais comme une activité somme toute ludique ?
Surtout lorsque l’on sait (grâce aux outils qui sont les nôtres) que sous le capitalisme le travail à prit une forme historique spécifique, le salariat. Et que ces personnes qui vivent de leur travail (salaire) ont toujours eu comme première perspective de d’abord vivre dignement de leur travail. C’est ensuite la force de leur organisation collective (composée des éléments les plus avancés du prolétariat) que ce sont dessines les stratégies de rupture avec les rapports de domination capitalistes, et les concrétisations historiques dont certaines perdurent encore….
Il s’agit par là de rompre avec l’idéalisme petit-bourgeois qui consiste à prôner l’immédiateté d’un monde qui n’existe que dans les fantasmes des esprits les plus éloignés des réalité matérielles et politiques, et de l’état du rapport de force avec la bourgeoisie. Il s’agit de concentrer son énergie en ces temps de troubles vers la concrétisation et la construction d’un rapport de force véritable pouvant faire par la démonstration des luttes concrètes (pour les salaires, pour la dignité) qu’un autre monde est possible, et que comme disait La Fontaine dans sa fable : “Rien ne sert de courir, il faut partir à point”
Mesdames et Messieurs, il s’agit surtout de s’avancer vers ceux qui subissent de plein fouet la violence quotidienne des rapports sociaux de production, des super-structures idéologiques et politiques…etc… autre chose que des Robinssonades dénué de la moindre inspiration du réel. Le capitalisme par nécessité historique s’est doté d’une sphère de profits fictifs, et le mouvement ouvrier en a fait autant en produisant des alternatives fictives….
Un processus révolutionnaire ne peut pas surgir du néant de façon spontanée, si il n’est pas coordonné, organisé, préparé, conduit jusqu’à bon port….à la violence capitalistes les travailleurs et leurs alliés n’auront pas d’autre choix que de répondre par la violence révolutionnaire organisé. Et pour en finir avec le travail, aucun nouvel ordre ne peut surgir du néant, sans la mise en place d’études sérieuses qui aboutiront sur une planification de la production de façon à satisfaire les besoin de tous…..
On ne peut pas être communiste seul dans la nature, et les société humaines modernes ne sont pas un village de shtroumphs….
“On ne peut pas être communiste seul dans la nature, et les société humaines modernes ne sont pas un village de shtroumphs…”
Et le ciel n’est pas vert, il est bleu, et un canard ne fait pas miaou, mais coin coin… Et enfoncer des portes ouvertes ne suffit pas à consolider une argumentation. Personne a tantquil n’a écrit qu’il s’agissait de faire le communisme tout seul dans la nature. Quand à cette histoire de société humaine et de village de schtroumpfs , je note surtout que tu précise les sociétés humaines “modernes”… Mais n’en rajoutons pas.
La question, au fond, c’est ou veux tu en venir? A dire qu’il ne sert a rien d’épiloguer sans fin sur la société future? Oui, bien sûr, pas de souci: je répond juste a la question posée par le camarade, dans le commentaire précédent.
Ceci dit, le communisme n’est pas une utopie, c’est le mouvement d’abolition du capitalisme. Penser le communisme, ce n’est pas dresser des plans sur comment on repeindras les rideaux après la révolution, c’est poser la question du renversement du capital, comme activité pratique.
Mais revenons a ce que tu écris. Tu met en opposition deux démarche:
1) “[A]ller expliquer à un travailleur qui ne dispose que de sa force de travail pour vivre, que l’urgence immédiate ou future et de détruire la valeur, et de surcroit ne plus envisager son travail comme une contrainte mais comme une activité somme toute ludique ?”
2) [C]oncentrer son énergie en ces temps de troubles vers la concrétisation et la construction d’un rapport de force véritable pouvant faire par la démonstration des luttes concrètes (pour les salaires, pour la dignité) qu’un autre monde est possible (…)
Je ne suis pas d’accord avec cette opposition. Les luttes que tu évoques, renvoie:
Au prix de la force de travail ( les salaires), et donc la question de la valeur de celle ci se pose, de qui crée les richesses, etc.
Aux conditions de travail en elles même ( ce que tu appelle “la dignité”) comme le montre par exemple les luttes des travailleurs d’Amazon, qui déclarent “nous ne sommes pas des robots”. Là, c’est justement la question de quelle activité serait “digne” de nous, et ne nous réduit pas a un rôle de robot, d’exécutant , etc.
Les luttes sont productrices de discussions, de théorie, aussi, bien que (et c’est pas plus mal) non universitaire.
Maintenant, reste que “concentrer son énergie vers la concrétisation et la construction d’un rapport de force véritable” me parait assez nébuleux.
Si ça juste dire ” ne pas déserter les luttes sociales”, t’inquiète, on en a pas l’intention, sinon on ne proposerait pas de créer ce foutu réseau!
Communcommuniste 1°-“
C’est quoi et qui la “société”? C’est quoi “les besoins”?
Les besoins sont la société, ici et maintenant ce sont les besoins spécifiques qui aboutissent à reproduire les besoins sociaux spécifiques. Dans le capital, car c’est une société, les besoins sont médiés par cette nécessité : reproduire l’ensemble du procès (processus rationnel organisé). L’existence d’une sphère séparée comme les” besoins de la société” répond à la nécessité de la reproduction de l’ensemble société-capital, dissociés nécessairement dans une société de classe, par la position des acteurs à l’intérieur de ce procès, réunis dans une addition de ses sujets impliquant l’existence de l’Etat/société civile. La société est une abstraction objectivante. Les besoins immédiatement sociaux sont le mouvement même de dépassement de la dualité “besoins/société”; le communisme construit ses propres besoins contre l’auto-présupposition des rapports de genre et de classes, c’est cette construction qui est communisation. L’abolition du prolétariat est l’oeuvre du prolétariat lui même, c’est en dépassant les nécessités imposées par l’assignation de genre aux femmes d’accroître la population (accroissement des forces productives) et par le dépassement par les prolétaires dans leur ensemble de l’appartenance de classe que pourraient se jouer le basculement.
2°-” tout comme l’individu doit diviser le sien avec exactitude pour acquérir des connaissances dans des proportions convenables, ou pour donner une place suffisante aux différentes taches qui s’imposent à son activité”
Ben non, ton individu est l’individu métronome, un peu travaillé par le temps segmenté. Bien sûr, il faut un certain temps pour ceci ou autre, et alors?
La grande affaire est dépasser les nécessités objectives sociales qui sont l’expression du procès de renouvellement des conditions propres au mode de production capitalisse.
Genre/Classes
Pensez-y, vous verrez : un gouffre, monts et merveilles, où vont-illes chercher tout ça…
Salutate.
Coco…”Comme le rappelait si souvent…Marx…”
Ah, ouais? Il était “géni-teur”, mais bon Engels aussi par exemple, puis lui il a écrit sur la famille, mais Trièves de bon maux.
Tu sembles un peu loin de l’affaire qui nous occupe, je vais tenter de te résumer pourquoi à partir de ton point de vue.
” En effet, chez Marx, très rares [voir insignifiants] sont les écrits sur ce que doit ou devra être la société future dont il envisage l’avènement en trois temps : Prise de conscience révolutionnaire-Socialisme et dictature du prolétariat-Communisme société sans classes et sans État.”
Sur le premier point je ne partage pas le terme “insignifiant” pour caractériser la conception marxienne du communisme, au contraire s’il sont effectivement rares, ils n’en sont pas moins “signifiants”.
D’autre part il est inexact de confondre “prise de conscience ” et avènement, le fait est que pour tout les théoriciens et donc pour tout le mouvement ouvrier et prolétarien le chemin vers une société sans classe demandait de passer par différents stades, c’est ce que l’on appelle le “programme ouvrier, le programmatisme”. Et c’est également ton point de vue.
“Un processus révolutionnaire ne peut pas surgir du néant de façon spontanée, si il n’est pas coordonné, organisé, préparé, conduit jusqu’à bon port….à la violence capitalistes les travailleurs et leurs alliés n’auront pas d’autre choix que de répondre par la violence révolutionnaire organisé. Et pour en finir avec le travail, aucun nouvel ordre ne peut surgir du néant, sans la mise en place d’études sérieuses qui aboutiront sur une planification de la production de façon à satisfaire les besoin de tous…..”
Rien ne surgit du néant, les rapports sociaux ne sont pas le néant, mais tout se transforme comme le disait etc, etc…Tu penses qu’il faut s’organiser, c’est très bien, organise-toi donc, et c’est ce que tu fais, ou pas? Tanquil ne sont pas des gens organisés? Mais en fait ce que tu veux dire c’est qu’il faut organiser les autres, pour les conduire,là où tu sais parce que tu sais. Moi tu vois, je me dis que s’organiser c’est pas spontané, c’est une pratique qui s’impose dans un mouvement révolutionnaire, alors c’est le moment du dépassement et de l’union, ça ne se prépare pas en s’organisant avant autour d’une unité abstraite et vide.
C’est la limite de l’auto-organisation. Et surtout pas s’organiser sous la direction d’une “avant-garde” qui connaît déjà le but à atteindre et les moyens (les études sérieuses) pour y parvenir. Le communisme n’admet pas de principes, ni césar, ni tribun.
Le programme ouvrier est mort depuis longtemps, le socialisme l’a enterré.