Payday loan: les crédits c’est comme les chips…

Ça fait un bail que je ne vous ai pas parlé des États-Unis et plus spécifiquement des mille et une méthodes qu’on y trouve pour plumer les prolétaires.  Alors après les prêts étudiants passons à un niveau supérieur de bâtardise: le Payday Loan ( en français, « avance à court terme sur le salaire »)

Et oui en France on n’est pas (encore ?) touché par ce phénomène mais aux states c’est déjà devenu un sport national, le surendettement grâce au Payday loan. Il s’agit de sociétés de prêt à court terme autorisé depuis une vingtaine d’année dans un marché complètement dérégulé. Par exemple au Texas le gars des pouvoirs publics qui doit réguler ces entreprises est vice-président de la plus grosse société de prêt du Texas…

En résumé,  pour faire jeune et du clic sur twitter disons simplement #ConflitDinteretDeBatard.

Mais, direz-vous, pourquoi diable devrait-on s’intéresser à des sociétés de prêt à court terme qui ne doivent pas être pire que Bank of America ou Goldman Sacchs ?

Simplement parce que ces grandes banques ne se sont pas multipliées en 20 ans, au point d’ avoir aujourd’hui plus de point de vente que Starbucks ou Macdonald…  Et surtout car ces banques ne sont pas spécialisées dans les prêts à un taux de crevard qui peut monter jusqu’à  plus de 1000% (ne vous frottez pas les yeux vous avez bien lu).

Et ouais tu es ric-rac en fin de mois (euphémisme) et la paf t’as vieille Chevrolet tombe en rade et tu en as besoin pour bosser, le garagiste te dis que cela te couteras un bras enfin disons 400 $. Comme tu ne les as pas tu vas dans un des coupe gorges de ton patelin ou une magnifique devanture d’un « Kwik Kash » (vrai société avec de vraies fautes d’orthographe) te promet de te prêter du cash contre remboursement sur salaire.

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Et ainsi donc pour avoir tes 400 $ tu laisses à cette société, suivant la taille de ton prêt et le taux d’intérêts qu’ils te concèdent , un chèque daté du mois suivant 500 $… Tout ça pour pouvoir repartir avec 400 biftons afin de payer le voleur qui a réparé ta voiture.

Tu finis donc ton mois sur les rotules mais au moins tu peux toujours te rendre à ton travail… Sauf que les choses se gâtent vite, car lorsque ta paie du mois suivant arrive, elle est amputée de ces fameux 500 dollars!

Et 100 dollars de cash en moins ça fait mal. Tu risque fort de te retrouver encore en galère en fin de mois, problème de bagnole ou pas. Alors tu peux toujours réemprunter. Et on tombe dans la spirale du surendettement. En somme, comme le dit l’humoriste John Oliver, les avances sur salaires, c’est comme les chips Lay’s  : « on ne peut pas en manger qu’une seule, mais c’est très mauvais pour la santé ».

Bien sûr ce que je viens de vous décrire est une fiction, la plupart du temps les histoires des personnes prisent à ce piège sont pires. Il y a quand même du mouvement dans certain États et au niveau fédéral pour essayer de restreindre la liberté d’action de ces sociétés…  Avec très peu d’effet car ces sociétés n’ont pour l’instant qu’à changer de dénomination principale, en passant de Payday loan (prêt court terme) à Mortgage Loan (prêt hypothécaire, tiens ça ne vous rappelle rien? ) pour ne plus être concernés par ces nouvelles lois.

Sur ce, pour les anglophones, voici « Last week tonight with John Oliver » le tonight show comique du dimanche soir sur HBO.

https://www.youtube.com/watch?v=PDylgzybWAw&list=UU3XTzVzaHQEd30rQbuvCtTQ

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