On poursuit sur l’austérité en France : La RGPP n’était que du pipi de chat…

La crise de la dette se développe de partout, elle arrive en France et va nous tomber dessus plus rapidement qu’on ne le pense. Si vous pensiez que l’on avait commencé à vivre l’austérité depuis un moment, attendez de voir ce qui nous attend…


La RGPP (révision générale des politiques publique) est un gros mot pour définir un ensemble de lois qui ont progressivement démontées les divers services publics depuis plusieurs années. Leur mise en place est directement responsable du fait de ne plus remplacer un fonctionnaire sur deux, d’avoir fermé un paquet d’hôpitaux ainsi que de divers programmes de privatisation. Bon c’était déjà pas très cool, mais au vu la situation économique actuelle cette révision générale a plutôt l’air d’une petite mesurette inoffensive par rapport à ce que l’on va prendre dans la gueule.

Le but de cette RGPP lorsqu’elle a été mise en place était de réduire la dette de la France à 60% du PIB à l’horizon 2012. Autant dire que c’est totalement impossible vu la dette actuelle frôlant les 85%, cela équivaudrait à trouver près de 500 Milliards en six mois … Au vu de la crise mondiale qui empire chaque jour, l’idée de réduire la dette à été abandonnée. A la place, ils vont juste essayer de faire en sorte qu’elle grossisse moins vite.

Quand on dit ça comme ça, on se dit que ce n’est pas très grave et que les coupes budgétaire ne vont pas être si énorme, mais voyons les chiffres en détails :

  • Aujourd’hui le déficit public est autour de 7% du PIB. C’est-à-dire que chaque année la dette augmente de presque 130 milliards !
  • Le plan actuel pour satisfaire les marchés prévoit de réduire ce déficit public à 4.6% pour 2012, à 3% pour 2013 et 2% pour 2014[1]. C’est-à-dire que ce déficit public doit attendre près de 90 milliards par ans en 2012, atteindre les 60 milliards en 2013 et finir à 40 milliards en 2014.

Résultat : si on suit le plan c’est près de 40 milliard par ans qu’il faudra trouver dès 2012, près de 70 milliards par an qu’il faudra dénicher en 2013 et 90 milliard par an pour l’horizon 2014.

Pour donner une idée concrète sur ces chiffres faramineux. Le plus gros budget de l’état : l’éducation représente 60 Milliard par ans. Supprimer totalement l’éducation nationale permettrait de rentrer dans le budget 2012 mais on serait encore loin du budget 2013. Il faut ajouter la suppression totale du budget de l’intérieur et d’une partie de la Justice pour rentrer dans les frais. (Même si on ne se battra pas pour défendre les deux derniers). Pour 2014 là il faut carrément ne plus se poser de question, tout bazarder et nous mettre au travail forcé pour rentrer dans les prévisions.

Le système économique ne leur laisse pas le choix, qu’importe leur bord politique, ils vont le faire. Ils vont d’ailleurs devoir se dépêcher vu que l’agence de notation chinoise Dagong, moins diplomate envers les pays occidentaux que les agence américaines, à dors et déjà baissé la note de la France à A+ (c’est-à-dire 4 cran en dessous de la note AAA maximale) et menace de la baisser encore. Vu la faible part d’investissement chinois dans la dette française les conséquences restent minimes pour l’instant mais les agences américaines finiront par suivre leur petite sœur chinoise et là, les taux d’intérêt de la dette vont s’envoler. Le scénario greco-irlandais n’est pas si loin pour nous non plus...

Tout ça pour revenir à ce que l’on disait au début : la RGPP ça n’était pas cool mais ça reste du pipi de chat par rapport à ce que l’on va prendre dans la gueule dans les mois à venir…

(D’autres précisions sur le sujet dans ce billet).


[1]  Source : http://lexpansion.lexpress.fr/economie/bercy-revoit-a-la-hausse-ses-previsions-de-dette-pour-2011-et-2012_257475.html

4 comments

  1. OH, doucement, vous oubliez volontairement toutes les recettes de l’état que l’on fait disparaître depuis 20ans.
    Le problème se sont les recettes pas les dépenses , elles sont stables.

    1. En réalité les “cadeaux fiscaux” dont on parle tant en ce moment ne sont pas si énorme et proportionnellement aux dépenses leurs évolutions est fondamentalement équivalente.
      Voici un joli graphique représentant dépenses et recettes de l’état français à travers l’histoire : http://www.les-crises.fr/budget-france/
      On peux y voir le peu de différence dans l’évolution entre recette et dépense que cela soit sous l’aire Jospin ou Raffarin.
      Les quelques mesures Sarkozy ont bien fait perdre quelques recettes mais ce quia foncièrement fait exploser le budget cela reste les plans d’aides aux pays en difficulté par rapport à leurs dettes.

      Si le déficit public atteint les 7.1% en 2010 françaises c’est en grande partie à cause de l’aide à la Grèce et l’année avant l’aide massif aux banques.
      Le gros problème c’est que pour faire en sorte que la situation perdure un peu plus il va falloir refaire d’autres plans d’aides : La Grèce et l’Irlande vont avoir rapidement besoin de nouvelles liquidités, le Portugal veux sauver ses banques, le plan d’austérité italien n’a pas suffisamment rassuré ses créanciers, la Belgique a un taux d’endettement faramineux …
      Et ce qui est sur c’est que ce n’est pas le rabot de quelques niches fiscales et l’augmentation des taxes sur le tabac qui suffiront pour les payer…

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