La France bientôt en récession, le sénat qui parle déja de rigueur, ça promet !

La France va très possiblement rentrer en récession. Elle l’est peut être déjà. Les conséquences ? Hausse du chômage, et regain d’austérité, ce qui ne peut amener qu’à… Plus de récession. Bien sûr, nous ne pouvons encore nous prononcer avec certitude ( toujours en mouvement, est l’avenir, comme disait l’autre… ) Mais les faits sont là.

Pour commencer, définissons la récession :  nous l’entendons au sens d’une baisse consécutive du PIB pendant deux trimestres. Pour le formuler différemment, disons que si durant 6 mois, les richesses produites par les prolos d’un pays diminuent alors on peut dire qu’il y a récession. Les chiffres là dessus proviennent de l’Insee . 

Pour l’instant, l’Insee estime à 0,3% la croissance du PIB au 3ème trimestre , et de 0% au 4ème… Tout un programme! D’autant que devant ce type d’estimations, il ne faut pas perdre de vue la perspective “optimiste” des experts de l’institut national de statistique: ils ne sont pas payés pour jouer les cassandres !

En attendant, juste quelques données pour comprendre ce qui nous fait dire que la France va rentrer en récession:

– Le chômage n’est pas prés de baisser, d’autant que  le climat économique n’incite pas les patrons a embaucher. (1)

– Plusieurs autres pays (la Grèce, mais aussi l’Espagne, l’Italie, le Portugal) sont ou vont entrer en récession, c’est officiel. Or, il s’agit de pays qui achètent des produits a la France. Bref, la crise économique  fait baisser la demande extérieure, et donc pour reprendre coluche, puisque ils n’achètent plus ça se vend pas.

Sur les douze derniers mois, toutefois, le déficit cumulé reste historiquement élevé et atteint – 66,836 milliards d’euros. Il était de – 51,509 milliards pour l’année 2010, ont précisé, vendredi 7 octobre, les douanes. (2)

– On peut anticiper un début de crise du crédit: s’il ne faut pas s’emballer et qu’il est probable que la véritable crise bancaire éclate plutôt l’année prochaine,  on voit bien avec la crise de dexia, l’effondrement des actions des banques françaises, que celles ci sont fragilisées. Ce qui, en général, les incitent a gratter le plus de pognon en augmentant les intérêts des crédits, et à y réfléchir à deux fois  avant de préter du fric a des entreprises ou des gens qui ne donnent pas suffisamment (selon elles) de garanties. (3)

En langage d’économistes, ils appellent ça “un resserrement du crédit”… Ce qui joue sur les investissements (puisque les patrons empruntent plus difficilement, etc.)

Bref,  chômage en hausse + chute de la demande extérieure + resserrement du crédit = fort risque de récession.

Et les conséquences? L’austérité.

Déjà, suite au premières révisions des prévisions de croissance, le gouvernement a annoncé un premier plan d’austérité. Et le gouvernement annonce encore une croissance 2011 de 1,75% ! Dans la perspective d’une récession de fin d’année, il faudra réviser les besoins de l’état (en gros, il engrangera moins d’impôt, donc moins de recettes, et aura donc des besoins de financement) ce qui veut dire encore plus d’austérité…

2012, qui que soit la personne qui gagnera le pompon de la présidentielle, sera l’année de l’austérité.

D’ailleurs, le sénat, qui vient de passer sous contrôle socialiste a déclaré par la voix de la nouvelle rapporteuse de la commission des Finances, la socialiste Nicole Bricq:

  «La droite parlementaire est loin de partager l’optimisme gouvernemental, et je pense que nous pouvons trouver des mesures communes avec les députés pour accroître l’effort de rigueur»,

Tout un programme. Bien sur, on peut s’attendre  des effets de manches sur les niches fiscales, et des déclarations enflammées sur la volonté sacrée des socialos de faire payer les riches. Mais quand on parle de rigueur, en général….

Une note: nous essayons toujours, dans les articles que nous publions, d’être le plus clair possible. Ce n’est pas  facile. Mais si vous avez des questions, des choses que vous trouvez obscures, (ou avec lesquelles vous êtes en désaccords!) n’hésitez pas a nous le signaler!

(1) http://www.lemonde.fr/economie/article/2011/10/07/le-taux-de-chomage-remonterait-au-4e-trimestre_1583678_3234.html

(2) http://bercy.blog.lemonde.fr/2011/10/07/le-rebond-aeronautique-et-spatial-reduit-le-deficit-commercial-en-aout/

(3)http://www.lepoint.fr/economie/les-pme-craignent-un-resserrement-du-credit-bancaire-20-09-2011-1375303_28.php


9 comments

  1. C’est vrai que dans la période actuelle, parler DU mouvement ouvrier est un peu hors de propos. Ensuite, s’il s’agit du “camp des prolos”, on va dire, et bien a mon sens 2 perspectives s’ouvrent:
    1) S’indigner, réclamer une meilleure régulation, la nationalisation des banques, l’interdiction des licenciements dans les entreprises qui font des profits, le retour de l’état social, un moratoire sur la dette… Bref réclamer des mesures d’urgences pour sauver ce qui peut l’être dans le capitalisme
    2) Résister à l’austérité (bon, là dessus, on peut s’entendre avec une frange des “indignés” cités plus haut) et surtout poser la question d’élaborer des tactiques permettant la mise en oeuvre d’une stratégie communiste, une stratégie posant la question du communisme immédiatement. Il n’y a pas 36 sorties à la crise: soit le capital nous écrase, soit nous faisons le communisme.

  2. On est d’accord.
    Mais peux tu préciser ce que tu entend par “élaborer des tactiques permettant la mise en oeuvre d’une stratégie communiste” ?
    sans être dans l’incantation (le gauchisme) ni le spontanéisme béat…

  3. Une stratégie communiste, ça veut dire que face a la crise, la seule perspective c’est immédiatement le communisme. Au sens de la phrase de Marx:
    “Pour nous, le communisme n’est pas un état de choses qu’il convient d’établir, un idéal auquel la réalité devra se conformer. Nous appelons communisme le mouvement réel qui abolit l’état actuel des choses”
    Une fois posée en ces termes, reste à discuter des tactiques, des perspectives dans lesquelles nous nous inscrivons.
    Comme tu l’a dit, il ne sert à rien d’être dans le gauchisme incantatoire, et appeler sans cesse a la conscience des masses. Nous sommes partie prenante du prolétariat, pas extérieur.
    Et quand au spontanéisme “béat”, je crois qu’il faut préciser: bien que n’étant pas mécaniste (je ne crois pas qu’il suffit d’attendre la révolution en jouant a la playstation) j’ai du mal avec la critique du spontanéisme, qui souvent s’accompagne d’une apologie de l’actions de “petits groupes résolus”.
    Cela dit, je pense qu’il faut s’organiser. Mais je crois que les fractions communistes qui se constituent au sein du prolétariat n’ont pas a avoir un programme, une recette clef en main: on a rien a gérer Bref, comme tu vois, c’est difficile de répondre a cette question: mais on a aussi fait ce site pour en discuter, justement.

  4. Sinon, pour etre clair: la stratégie, c’est le communisme. La mise en oeuvre de cette stratégie, c’est a débattre.

  5. Pour “le mouvement ouvrier”, du moins ce qu’il en reste réellement, la perspective en tant que mouvement ouvrier est de se conserver tel( mouvement ouvrier dans et pour le capital). C’est un peu le jeu des indignés, ou en tout cas d’une frange de ceux-ci. On voit partout la défense de sa condition (les prétendus 99%) à l’intérieur même du “système”, des aménagements plein de morale et d’humanisme.
    Donc le mouvement ouvrier…
    De stratégies et de tactiques je ne sais rien penser, en l’absence de dynamique massive de la part des exploitées.
    Je pense que pour le moment c’est la critique du rapport capital-travail qui est à approfondir, c’est-à-dire le versant critique du travail, de la production à la consommation.
    C’est cette appartenance, et cette revendication d’appartenir, ce besoin de s’identifier et d’identité qui est la limite” psycho-sociale” de toute action de la part des exploitées.

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